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Dans un tract diffusé mercredi, l’Union locale CGT dépeint la situation économique en Châtelleraudais sous des couleurs sombres. Elle reprend les points forts de sa conférence de presse du 28 août : « Six mille chômeurs sur une population de quarante-trois mille habitants, soit un chômeur sur sept alors que la moyenne nationale s’établit à un chômeur pour vingt-six habitants ».

En tenant compte des huit cents jeunes qui arrivent sur le marché du travail et frappent en vain à la porte des usines et de la position extrêmement précaire de plusieurs entreprises dont le sort est actuellement en suspens, on ne saurait mieux souligner le caractère tristement exemplaire de la situation.

D’où le désir manifeste de la part de la CGT d’engager une action (ou plus exactement un plan d’action spectaculaire). Bien entendu, elle rend le précédent gouvernement responsable de cet état de fait. Du gouvernement Mauroy elle a attendu des décisions (c’est du moins ce qu’elle a affirmé) favorables à la relance de Gallus et de l’UMD mais elle n’a jamais manqué de souligner « que sa patience avait des limites » avec une insistance telle qu’on la sentait manifestement désireuse de passer à l’action alors que la CFDT semble disposée à accorder à la nouvelle équipe des délais.

Ainsi la CGT trouve-t-elle l’occasion d’occuper le terrain quitte à prendre un risque : celui de se voir accuser de contrarier l’expérience de gauche ? Mais il est vrai qu’à vouloir garder des intentions pures, on se condamne à l’inaction, que l’objectif de la concertation n’exclut pas quelques actions ponctuelles, enfin qu’à vouloir laisser le champ libre du gouvernement on risque de laisser trop de répit au patronat.

C'est du moins ce que la CGT a la responsabilité de rétorquer.

L’inauguration de la foire

Tous ces éléments réunis et dans le but annoncé de hâter « la réunion d’une table ronde pour la relance de l’emploi dans le Châtelleraudais », la CGT, conformément au plan d’action dévoilé le 28 août, appelle ses troupes à manifester samedi matin au parc du Chillou, pour montrer combien il est indécent à ses yeux de faire inaugurer la foire-exposition par un membre éminent du CNPF, nonobstant le fait qu’il soit vice-président de l’IDI (Institut de Développement Industriel) et président de l’association Ouest-Atlantique, deux qualités qui ont principalement retenu l’attention du Comité de la foire soucieux d’ébaucher des solutions susceptibles de relancer l’économie châtelleraudaise.

La CGT a trouvé un symbole et une occasion. Elle entend frapper un grand coup en arguant du fait que pour venir au secours de « Châtellerault ville sinistrée », des décisions urgentes s’imposent.

Tant pis si son comportement peut paraître ambigu !