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1110215/09/1981CHATELLERAULT

LA SOCIÉTÉ GALLUS N° 3 EST NÉE

La société Gallus n° 3 (appelons-la ainsi pour l’instant) est née. Elle a vu le jour jeudi dernier sous l’égide du CIASI (Comité Inter-ministériel d’Aménagement des Structures Industrielles). Son capital est de 3,5 millions de francs réparti ainsi : Jaeger 40 %, Ifker 30 %, un groupe de dentistes 25 % et un groupe de distributeurs 5 %.

Un prêt sollicité avec l’appui de l’État lui a été consenti par le Crédit Lyonnais pour deux ans. Une fois les statuts déposés, la nouvelle société dont Jeager reste l’élément-pilote pourra ouvrir les portes de l’usine.

A défaut d’avoir pu joindre M. Picard, PDG de Jaeger, nous n’avons pu obtenir confirmation officielle de ces divers éléments. Ils nous ont été livrés par le comité d’entreprise et par la section syndicale de chez Gallus à l’issue d’une réunion avec le représentant du cabinet de Mme Cresson, vendredi dernier.

Quant au tableau d’embauche et au plan de charge de l’entreprise qui devraient être confirmés d’ici à quelques jours lors d’une visite de M. Picard à Châtellerault. ils nous sont parvenus d’une autre source également crédible et se présenteraient ainsi :
- Vingt-cinq emplois maximum au cours de la première année pour une fabrication de deux cents équipements ;
- Quatre-vingts emplois au total au cours de la deuxième année pour quatre cents équipements ;
- Cent emplois au total au cours de la troisième année.
Possibilité de créer par échelonnement pendant ces trois années une trentaine d’emplois non directement productifs, ce qui à terme porterait l’effectif à 130 (au lieu de 160 avant le dépôt de bilan).

La CGT : « C’est un échec... »

« Un échec industriel et politique », déclarent les syndicalistes CGT qui voient « leurs quatre mois de lutte » aboutir au maintien de la société mais trouvent l’enfant beaucoup trop malingre.

Au cours d’une réunion du personnel lundi après-midi, les responsables se sont montrés très durs. « Jamais nous n’accepterons une reprise dans ces conditions. Le plan de relance proposé par Jaeger n’est pas discutable. On brade une nouvelle fois notre entreprise. Affront du patronat qui visiblement ne participe pas au changement. Mais comment le gouvernement peut-il accepter ça ?

Vingt équipements par mois au départ : c’est ridicule. Non seulement nous n’avons pas été associés aux discussions du CIASI, mais nous avons même l’impression que notre plan (1) n’a pas été discuté. Un gouvernement de gauche, nous faire ça !... ».

Derechef la CGT mobilise ses troupes : démarche auprès de M. Verdon, député, demande d’audience par l’intermédiaire de la confédération auprès de M. Dreyfus ministre de l’Industrie, distribution de tracts, etc...

« On ira jusque chez M, Mauroy, car « on laisse s’écrouler un pan de l’industrie nationale » (allusion au fait que Gallus était le fabricant presque exclusif de matériel dentaire en France). Les choses devront être reprises autour de la « table ronde » syndicats-patrons et Ministères qui pourrait se tenir incessamment.

 

(1) Après avoir fait le recensement des besoins du marché privé, de ceux du marché public et des possibilités offertes à l’exportation (Colombie, Égypte, Trinidad, Côte d’Ivoire), la CGT démontre que la Société Gallus pourrait valablement fournir du travail à 400 ou 500 salariés.

 

 

le 03/10/2023 à 19:32

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

reprise, licenciement, politique

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