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Nous avons rencontré hier un ouvrier tailleur et l'avons prié de nous dire quels sont les nouveaux salaires qu'ils demandent aujourd'hui.

- Vous savez, nous a t-il déclaré, qu'il existe deux catégories d'ouvriers : les ouvriers à l'atelier, qu'on appelle les pompiers et les ouvriers à domicile. Les premiers sont payés au mois ou à l'heure, les seconds à la tâche.

Nous demandons, pour les pompiers : 500 francs par mois, un costume et 8 jours de vacances ; pour les pompières ; 72 francs par semaine de 48 heures.

- Et pour les ouvriers à domicile ?

- Le détail ne vous intéresserait pas. Sachez pourtant que nous demandons : 48 francs pour un veston droit ; 58 francs pour jaquette, smoking et pardessus ; 62 francs pour un pardessus de voyage ; 70 francs pour un pardessus à taille.

- Et les giletières ?

- 13,75 francs pour un gilet droit ; 14,25 francs pour un gilet croisé.

- Et les culottières ?

- 16,50 francs pour un pantalon ordinaire ;11 francs pour un pantalon de toile ; 17,50 francs pour une culotte de sport.

- Et quel est le tarif actuellement en vigueur ?

- Le 7 juillet nous avions obtenu le veston à 30 francs ; la vareuse, la jaquette, le pardessus à 35 francs ; le gilet à 5 francs et le pantalon à 6.

Il y a deux ou trois mois le veston avait été porté à 42 francs, le pardessus à 45, le gilet à 7,50. Les pompières gagnaient d'abord 5 francs puis 7,50.

L'OPINION DES PATRONS

Nous sommes allés voir, ce matin, un membre du syndicat des patrons tailleurs et lui avons demandé ce qu'il pensait de la situation nouvelle créée par les revendications récentes des ouvriers.

Il nous a répondu :

"Nous avons tous été avisés, individuellement, des demandes de relèvement de salaires du syndicat des ouvriers. Notre syndicat patronal s'est réuni et les a examinées consciencieusement, mais les pourparlers n'ont pas encore été engagés.

Dans la discussion qui va intervenir nous, patrons, avons le vif désir de trouver un compromis qui donne satisfaction aux intérêts des ouvriers sans trop léser ceux des clients.

Nous espérons trouver chez nos ouvriers le même esprit de concorde, la même bonne volonté et nous pensons qu'ils s'accorderont avec nous pour régler la question au mieux des intérêts de tous.