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1116830/10/1981CHATELLERAULT

VERS LA CRÉATION D’UN COMITÉ LOCAL DE L’EMPLOI ?

A la suite de la table ronde départementale présidée par Mme Cresson, se tenait hier à la Préfecture une nouvelle réunion consacrée uniquement aux problèmes de l’emploi dans la circonscription de Châtellerault et plus précisément encore aux entreprises les plus en difficulté. En présence du Préfet et des représentants des administrations concernées, elle rassemblait les élus - notamment MM. Robert, suppléant du sénateur Monory et Verdon, député, ainsi que plusieurs conseillers généraux - les représentants de l’Union patronale, des compagnies consulaires et des organisations syndicales.

Il est difficile d’en faire dès aujourd’hui un bilan complet dans la mesure où la presse n’était pas conviée. Un résultat concret toutefois : une troisième séance de travail se tiendra le 18 novembre au matin à Châtellerault entre les mêmes partenaires. Du moins le projet en est-il ainsi arrêté, mais l’Union patronale par exemple ne s’est pas encore formellement prononcée sur sa participation. Son ordre du jour : les conditions de la mise en place d’un « comité local de l’emploi » sur la circonscription de Châtellerault. Il semble qu’ainsi, de rendez-vous en rendez-vous et de manière laborieuse, on s’oriente vers la mise sur pied d’une structure permanente comme le préconise le gouvernement. Le même jour dans l’après-midi sera convoquée à Poitiers une autre séance de travail dans le prolongement de celle d’hier, pour examiner les cas d’entreprises qui n’ont pu l’être du fait de l’absence de leurs dirigeants, à savoir Fenwick, Howard-Rotavator et de Prémonville.

Réactions mitigées

A l’issue de la rencontre d’hier nous n’avons pu recueillir dans un premier temps que les commentaires « à chaud » de trois organisations syndicales et de l’Union patronale. C’est ainsi que la délégation de Force ouvrière estimait avoir participé à une confrontation stérile, du fait « de l’absence de volonté réelle de créer des emplois de la part des employeurs ». FO siégera aux futures réunions mais demeure sceptique quant à leur efficacité faute de réels moyens de pression sur les employeurs « qui se dérobent ».

Les représentants de la CGT ont fait une déclaration où ils rappelaient d’abord la dégradation de la situation depuis la « liquidation » de la manufacture en 1968 et demandaient « la suppression des agences d’intérim et l’embauche définitive de tous les salariés intérimaires et sous contrat par les entreprises utilisatrices ». Quand ils évoquèrent « la rage et la hargne actuelle du patronat », pour exiger « plus de fermeté des pouvoirs publics vis à vis de ce dernier », M. Breuil, président de la Chambre de Commerce et d’Industrie, devait ostensiblement quitter la séance. La CGT a réitéré que Domine et Gallus « n’ont encore pas trouvé à ce jour de solution acceptable », et rappelé ou développé ses propositions concernant notamment les industries du bois (Coucheroux, SMP, Chaineau) ou encore Bléreau, Rotavator, Marchal, les travaux publics et l’aéronautique. Elle réclame pour le Châtelleraudais l’implantation d’industries de pointe comportant des emplois qualifiés et une politique de formation. La CGT s’est déclarée favorable à de nouvelles rencontres « au plus près des réalités locales », avec le souci qu’elles débouchent sur du concret comme par exemple des contrats de solidarité. Mais elle compte aussi sur l’action dans les entreprises...

La CFDT a fourni des indications sur les débats concernant les cas des entreprises évoqués hier, dont les directions étaient représentées et pour lesquelles le syndicat était venu avec des propositions. S’agissant d’ISBA, la CFDT déplore « la mauvaise volonté manifeste de la direction pour participer à un groupe de travail sur la recherche de nouveaux débouchés avec la Direction du Travail ». Mais le contact avec les pouvoirs publics serait maintenu.

Dans le cas de Garczinski, la CFDT rapporte que la direction aurait l’intention de fermer le centre de Châtellerault d’ici la fin de l’année. Elle la soupçonne d’offrir volontairement des prix trop élevés aux soumissions des PTT et a demandé au Préfet que les services de la Concurrence et de la Consommation exercent un contrôle sur ces soumissions.

Surtout, la CFDT se félicite d’avoir obtenu que soit fixée l’étape suivante vers la mise en place d’un comité local de l’emploi, qui est une revendication déjà ancienne de la Confédération. L’enjeu et l’objectif d’une telle structure seraient pour la CFDT l’examen bien sûr des entreprises en difficulté, mais aussi le débat sur les orientations industrielles du bassin d’emploi considéré et la préparation des dossiers de contrats de solidarité.

Le patronat ouvert au dialogue

L’Union patronale de la Vienne a participé à ces réunions « dans un esprit d’ouverture » parce qu’elle considère que toutes les initiatives pour améliorer l’emploi méritent d’être examinées ». Qu’elles n’aient pas débouché « sur des solutions constructives pour les entreprises en difficulté » ne surprend pas les employeurs : « L’expérience montre que les redémarrages réussis ont toujours été menés rapidement et sans tapage par des spécialistes compétents. Les salariés savent bien aussi que les discussions tous azimuts n’ont jamais apporté les commandes qui relancent l’activité ».

Et de conclure avec réserve mais sans fermer la porte : « Nous restons ouverts au dialogue constructif mais nous ne voulons pas être les complices de ceux qui entretiennent de faux espoirs. Par notre action, sans aucun a priori, nous apporterons notre soutien à toute action que nous jugerons efficace et utile pour l’intérêt de ses salariés ».

 

 

le 10/10/2023 à 20:06

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

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