1119318/11/1981CHATELLERAULT
L’Union patronale n’est plus prête
Ce matin à 9 heures, salle de l’ancien musée, devaient se retrouver les partenaires du futur Comité local pour l’emploi: élus locaux, représentants des employeurs et des organisations syndicales de salariés, sous la présidence sans doute provisoire d’un représentant de l’administration. Il s’agit de mettre en place cette structure nouvelle préconisée par le gouvernement pour appréhender d’une manière inédite les problèmes de l’emploi à l’échelle d’un « bassin ». Et tout d’abord de se mettre d’accord sur sa composition, ses buts, son mode de fonctionnement, ses moyens enfin.
Cela risque de ne pas être facile si on en juge par les déclarations des uns et des autres recueillies ces derniers jours (lire ci-dessous).
La réunion constitutive d’aujourd’hui pourrait n’être en outre qu’un « faux départ » car on apprenait hier soir que l’Union patronale n’y serait pas représentée. Mais son vice-président, M. Hardouin-Duparc, devait nous préciser qu’il ne s’agit en rien d’une position de fonds hostile au principe même de ce comité. Bien au contraire, l’Union patronale se déclare par sa voix « tout à fait d’accord pour tenter de mener une action efficace sur l’emploi ». Mais elle a considéré que le travail de préparation n’était pas assez avancé : « Nous avons écrit aux autres partenaires, notamment aux syndicats, mais tous ne nous ont pas répondu. De notre côté nous consultons nos mandants et nous préparons nos idées. Il faut que toutes les parties viennent avec des idées et des intentions, afin que nous les mettions en commun. Après quoi nous serons disponibles pour agir, mais aujourd’hui nous n’avons pas de renseignements suffisants... ».
L’absence de ce partenaire, évidemment important, risque de compromettre quelque peu l’efficacité de cette réunion. La Chambre de Commerce et d’Industrie de la Vienne, après un long débat de ses membres titulaires, sera par contre représentée par trois personnes nous indique son président, M. Breuil, qui sera lui-même présent.
La CGT réclame la moitié des sièges pour les organisations syndicales
L’Union locale CGT sera représentée à cette réunion pour laquelle ses propositions, transmises au préfet portent sur deux points.
S’agissant de la composition du Comité, la CGT demande : « Parité entre le patronat, les élus locaux d’une part et les représentants des organisations syndicales d’autre part ; représentation de chaque organisation syndicale à la proportionnelle, sur la base des élections prud’homales de 1979 (section industrie) sur la localité.
Pour le fonctionnement de ce comité, elle réclame : « Dégagement du temps nécessaire pour la préparation et la tenue des réunions ; mise à disposition des moyens matériels nécessaires ; indemnisation totale des pertes de salaires et déplacements des représentants syndicaux.
La CGT souhaite que le Comité entre rapidement dans sa phase active et rappelle que « l’action des travailleurs dans l’entreprise et sur la localité reste plus que jamais déterminante ».
FO met deux conditions à sa participation aux Comités locaux de l’emploi
A l’occasion de la mise en place des comités locaux de l’emploi (le premier est à l’ordre du jour d’une réunion aujourd’hui même à Châtellerault), l’Union départementale Force Ouvrière rappelle « qu’elle s’est à maintes reprises prononcées pour l’organisation de structures consultatives régionales et départementales, dans le but d’une meilleure adaptation des moyens face aux besoins de la politique de l’emploi. Par contre notre volonté de siéger dans ces comités est conditionnée par le rôle purement consultatif qui doit être le leur !
Force Ouvrière « a toujours dit qu’il ne fallait pas confondre le rôle du syndicat et le rôle des élus, voire des partis politiques… Nous n’entendons pas modifier notre comportement sur ce point fondamental quant au rôle et à la place du mouvement syndical dans la société démocratique... ».
Et l’UD FO pose une seconde condition à sa participation : « S’agissant de la place des représentants des salariés, nous ne saurions accepter que les organisations fixent sur la base de telle ou telle consultation électorale leur représentation. Nous veillerons à ce que la vieille règle de la parité pure et simple soit maintenue… par exemple : deux représentants par organisation syndicale confédérée.
Toute autre procédure ne pourrait recevoir notre agrément et mettrait en cause notre participation ! ».
L’organisation se dit prête à soutenir « efficacement et loyalement » le gouvernement dans sa lutte contre le chômage, mais refuse que cette action « puisse servir de prétexte à une réforme des institutions démocratiques telle qu’elle paraît être voulue par certains ».
le 11/10/2023 à 12:53
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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