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Relancer les démarches

Hier après-midi se tenait à Poitiers, à la préfecture, une nouvelle « table ronde » sur les entreprises en difficulté du Châtelleraudais, faisant suite à celle du 29 octobre qui n’avait pas pu épuiser le sujet. Il y fut question de quatre entreprises, dont les directions n’étaient d’ailleurs pas représentées, pour des motifs divers. Le préfet et ses collaborateurs des services concernés, des élus, des représentants des organisations syndicales et de la Chambre de Commerce et d’Industrie ont donc ouvert ou re-ouvert ces dossiers pour examiner ce qui pourrait être fait, compte tenu des éléments d’information en leur possession (parfois insuffisants).

S’agissant de Bléreau (Fenwick) à Cenon, les pouvoirs publics seront de nouveau invités à voir au niveau du groupe dans quelle mesure les marchés publics pourraient alimenter le carnet de commande (lire par ailleurs également).

Pour Howard-Rotavator (machines agricoles à Loudun), dont le PDG, M. Wilson, a récemment démissionné, c’est vers le ministre de l’Agriculture, que l’on se tourne pour obtenir des éclaircissements sur les intentions du groupe britannique et les conclusions de la mission en cours sur l’industrie du machinisme agricole (confiée à M. Voisard).

L’entreprise de Prémonville (métallurgie) dont le PGG vient de décéder, est dans une situation délicate avec une chute de 60 % environ du carnet de commandes. La solution semble être une reprise mais les contacts doivent être intensifiés. Quant à Chaineau (bois, à SaintGervais), aucune perspective de redémarrage ne se profile vraiment, mais la « mission bois » doit revenir sur place...

Peu de progrès donc, mais il n’est sans doute pas inutile de maintenir ces dossiers ouverts, de multiplier les initiatives, de relancer les interrogations et les démarches.

Trois brèves réactions pour l’instant à cette table ronde, dont les travaux seront dorénavant dans les attributions du Comité local de l’emploi.

Pour M. Jean-Pierre Abelin, qui ne néglige pas les efforts qui doivent être faits pour tenter de trouver des solutions spécifiques aux entreprises en difficulté, la situation du Châtelleraudais reste marquée par un grave défaut de qualification de la main-d'œuvre (les Fonderies du Poitou, par exemple, doivent recruter jusqu à 40 kilomètres de là !). Et la dégradation est telle qu’une nouvelle décentralisation serait indispensable pour remédier au climat dépressif qui s’installe chez les employeurs, ainsi qu’aux risques sociaux.

Force Ouvrière, pour sa part, nous déclare condamner sévèrement l’absence des patrons tant à cette table ronde qu’à la réunion du matin à Châtellerault et y voit une attitude « anti-démocratique qui freine la solution des problèmes », FO pense que ces concertations peuvent devenir positives « dans la mesure où les organisations syndicales gardent leur calme et où chacun prend ses responsabilités ».

Quant à la CFDT, elle juge « inadmissible que le patronat refuse ainsi la négociation et cherche le troisième tour social par l’aggravation du chômage ». Par contre elle relève « la volonté de participation des élus politiques et de l’administration, leur attitude positive face aux propositions syndicales, le fait qu’ils fassent remonter les dossiers et s’engagent à tenir les organisations syndicales informées ».

La CFDT constate que « si le patronat respecte la règle du jeu et joue cartes sur table, les structures nouvelles peuvent fonctionner efficacement ». A propos des entreprises dont il était question hier, elle réclame la vérité sur les stratégies industrielles de Fenwick et Howard et des mesures financières transitoires en faveur de Prémonville.

Le 10 décembre, une table ronde se penchera à Poitiers sur la situation des entreprises Spie-Batignolles, Union agricole de la Vienne, Gipelec-SAFT Leclanché et AEF.