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Le comité d’entreprise des Ets Moreau-CEP, rachetés l’an dernier par le groupe SPIE-Batignolles, a été informé par la direction d’un projet de cessation pure et simple des activités. Installée avenue du 8-Mai-1945, l’entreprise emploie 85 salariés en électricité-bâtiment, chauffage, sanitaire et climatisation.

M. Baudon, directeur régional (à Nantes) du groupe SPIE, nous a confirmé cette perspective, qu’il explique par la baisse d’activité progressive dans ce secteur depuis environ dix-huit mois.

Une chute qu’il évalue aujourd’hui à cinquante pour cent du volume d’alors : « II n’y a plus de gros chantiers, mais seulement la petite clientèle privée et la concurrence est effrénée. Pour continuer d’obtenir des travaux, nous avons dû consentir des prix inférieurs de trente pour cent aux seuls débours réels de chantier, c’est-à-dire sans même tenir compte des frais généraux... ».

La filiale poitevine a donc accumulé des pertes, et la direction du groupe ne peut envisager de poursuivre l’activité. Il n’y a pas encore de demande de licenciement, mais M. Baudon nous indique que la cessation d’activité sera progressive, à mesure que les chantiers s’achèveront : « Nous finirons les travaux en cours, et ferons face à nos engagements pour ce qui reste du carnet de commandes, limité à deux ou trois mois ».

Une entreprise de Poitiers du même secteur d’activité, la SNEP-Poinson, a déjà disparu ces derniers mois. Avec les Ets Moreau-CEP, c’est une autre vieille affaire poitevine qui sombrerait. Animée par M. Clément Moreau, décédé depuis de longues années maintenant, elle avait fondé son développement et sa prospérité sur de grands chantiers locaux en même temps que l’essor du logement. Elle s’était trouvée implantée successivement rue Carnot et rue Pétonnet, avec un magasin de vente au détail.

Le syndicat CGT de l’entreprise a réagi à cette menace de fermeture, notamment en demandant à la préfecture la convocation d’une réunion entre les pouvoirs publics, la direction de l’entreprise et des représentants syndicaux.