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0111404/03/1920POITIERS

ALLONS-NOUS ETRE PRIVÉS DEMAIN DE GAZ ET D'ÉLECTRICITÉ ?

Le syndicat du personnel du gaz et de l'électricité nous communique, avec prière de l'insérer, la note suivante :

"Ne pouvant obtenir satisfaction au sujet des demandes d'augmentation de salaire présentées à notre administration, nous avons le regret de prévenir le public que le travail cessera dans les usines à gaz et d'électricité de Poitiers le jeudi 4 mars, à 18 heures, si aucune solution n'intervient.

"Pour le Syndicat et par ordre :

"Le secrétaire, R. Masson"

Cette note contient une menace extrêmement grave. Si elle est mise en exécution Poitiers sera, demain, privé de gaz et d'électricité.

La suppression du service du gaz va être une gêne considérable, en particulier pour les petits ménages qui n'ont pas les moyens ou les possibilités de se procurer du charbon et du bois.

Plus d'électricité, c'est demain la plus grande partie des ateliers qui vont être obligés de fermer parce qu'ils n'auront plus de force motrice.

Nous avons voulu savoir ce que compte faire la Cie du gaz pour sauvegarder les intérêts du public et nous avons appris que son directeur, M. Ravonneau, s'était rendu à Paris pour traiter la question et ne rentrerait que vendredi matin.

Le Syndicat du Personnel de la Cie va-t-il, malgré cette impossibilité matérielle où se trouve la Cie de leur faire une réponse quelconque, faire grève quand même ? Nous voulons croire encore que son bon sens lui dictera de surseoir à une décision aussi grave, pleine d'aussi fâcheuses conséquences.

Un arbitrage, au surplus, est-il donc impossible ? Nous espérons que la Municipalité prendra dès aujourd'hui toutes les mesures nécessaires pour empêcher l'arrêt d'un service public aussi vital que celui du gaz et de l'électricité.

La municipalité communique la note suivante :

"Le Maire de la ville de Poitiers informe ses concitoyens qu'il vient d'être avisé par la Compagnie du gaz de l'éventualité d'une grève qui pourrait être déclarée demain soir, jeudi, à 6 heures, au cas où n'auraient pas abouti d'ici là les négociations engagées entre la Compagnie et son personnel pour la détermination d'un nouveau barème de salaires.

"Ce nouvel incident, s'il se produit, ne peut qu'aggraver de la façon la plus fâcheuse et sans profit pour personne, les complications déjà nées à Poitiers comme ailleurs de la grève des cheminots.

"Au surplus il importe de préciser que la ville a fait des propositions à la Compagnie, propositions qui accordent une augmentation sensible sur les tarifs antérieurs, dans la mesure ou l'exigent les circonstances, mais en tenant compte des droits des consommateurs ; qu'il ne lui appartient pas de discuter avec le personnel du gaz et de l'électricité les questions de salaires qui concernent uniquement les patrons et les employés.

"Enfin le directeur de la Compagnie étant parti de Poitiers pour étudier cette question, parait-il avec la Direction générale, la Municipalité ne peut rien faire pour hâter la conclusion de l'accord attendu.

"La Municipalité compte sur le bon sens du personnel qui jusqu'ici a l'estime et la sympathie de la population, pour différer toute décision jusqu'au retour du directeur.

"Pour le cas toutefois où cette attente serait trompée et où le chauffage et l'éclairage par le gaz et l'électricité pourraient être suspendus pendant un certain nombre de jours il importe que la population se préoccupe dès à présent de prendre toutes les précautions en son pouvoir pour y suppléer.

 

le 13/05/2020 à 14:36

Source : L'Avenir de la Vienne

gaz, électricité, salaire, revendication

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