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1125315/12/1981POITIERS

IMPOSANTE MANIFESTATION POUR LES LIBERTÉS EN POLOGNE

De 1.200 à 1.500 personnes, selon les estimations, se sont rassemblées hier en fin d’après-midi devant l’Hôtel de ville de Poitiers, « pour la défense des libertés syndicales en Pologne et la libération des militants de Solidarité emprisonnés ». Tels étaient les termes de la motion commune élaborée par les cinq organisations syndicales (CFDT, FO, FEN, CGC et CFTC) qui appelaient à cette manifestation.Un grand nombre d’autres formations syndicales ou politiques s’y étaient associées en tant que tel (Parti socialiste, PSU, LCR, OCIU, UDF, UNEF-indépendance et démocratie, Fédération autonome des syndicats de police, etc), ainsi que diverses associations de défense des droits de l’homme.

Les organisateurs s’étaient accordés pour n’admettre dans la manifestation que des banderoles syndicales. Un principe qui a d’ailleurs subi quelques entorses et dont le respect a posé au moins un problème : la banderole de l’UDF a été déchirée et le Mouvement des jeunes giscardiens proteste dans un communiqué contre « l’exclusion » de ses militants.

Dans le cortège qui allait gagner la place de la préfecture, on assistait en outre à une sorte de bataille de slogans entre les organisations de gauche, exprimant les nuances ou divergences de leurs analyses politiques respectives.

On observait aussi (si on peut dire) l’absence du Parti communiste et de la CGT, à l’exception de l’un de ses syndicats, celui de l’entreprise AEF.

Si la motion commune aux cinq organisations syndicales s’accorde à « condamner le processus déclenché par les autorités polonaises et pour estimer que « le combat mené par les travailleurs polonais... rejoint l’action du mouvement syndical français » (motion remise à la préfecture), elles n’avaient pu se mettre d’accord sur une déclaration publique unique.

Aussi, avant la dispersion sans incident, des « prises de parole » ont eu lieu.

La CFDT a souligné ; « Le mouvement ouvrier français doit donner la priorité à la dynamique de rassemblement, en écartant les préalables politiques ou idéologiques et refuser toute importation des logiques de parti politique dans la vie syndicale. C’est la leçon que nous donne Solidarité… qui a rappelé l’essentiel : la capacité des luttes sociales pour changer la société, en dépit du pouvoir d’État.

Force ouvrière, par la voix d’un militant originaire de Pologne, a déploré l’absence de la CGT et ajouté notamment : « En demandant le retour aux libertés publiques… Le peuple polonais n’a pas voulu Yalta ».

La CFDT « a renouvelé son attachement à toutes les libertés d’expression syndicales ». La FEN « exige la libération des syndicalistes polonais et le rétablissement des libertés syndicales en Pologne » et se prononce dans le même temps « pour la recherche d’une issue démocratique et pacifique excluant toute ingérence étrangère d’ou qu’elle vienne, quelle que soit sa forme ». Elle souligne « la volonté des travailleurs polonais de rester dans la communauté socialiste » et dans cet esprit « condamne les manœuvres récupératrices de certaines organisations et personnalités... ».

La CGC a mis l’accent sur les leçons qu’elle tire des événements de Pologne et qui rejoignent ses propres valeurs : « apolitisme syndical et pluralisme syndical ». Et un militant de l’UNEF-indépendance et démocratie a salué le mouvement des étudiants polonais...
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L’Union départementale CGT a distribué aux portes de certaines entreprises le texte de la déclaration de son bureau confédéral (publié hier).

 

 

le 18/10/2023 à 19:15

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

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