1126518/12/1981POITIERS
Mercredi, en fin d’après-midi, le secrétariat de l’Union départementale CGT nous a remis une substantielle déclaration, approuvant celle du bureau confédéral sur la Pologne, et l’explicitant notamment comme suit.
« … Il est clair que la plupart des objectifs revendicatifs de Solidarité étaient démesurés et irréalistes, compte tenu de la situation économique de la Pologne », est-il écrit à propos du contexte dans lequel sont intervenues « les décisions du Parlement polonais ». Décisions qui sont ensuite commentées : « Nous sommes opposés, par principe, à toutes arrestations de militants et à toute entrave à l’exercice des droits syndicaux dans quelque pays que ce soit. De ce point de vue, nous n’avons de leçon à recevoir de personne ».
Le secrétariat de l’UD estime qu’il est souhaitable que l’état d’urgence et les mesures d’internement des syndicalistes polonais cessent le plus tôt possible, et que la vie démocratique soit rétablie dans les plus brefs délais en Pologne...
« … Mais ces positions de principe ne sauraient nous conduire à un soutien inconditionnel et automatique de tout militant dès lors qu’il se réclame d’une organisation syndicale. Nous nous déterminons en toutes circonstances en fonction des intérêts de classe. Et aujourd’hui, la question primordiale qui doit passer avant toute considération « politicienne » c’est : quel est fondamentalement l’intérêt de la classe ouvrière et du peuple polonais ? ».
En réponse, la CGT oppose la perspective d’un affrontement sanglant à celle d’un « règlement pacifique » et poursuit : « … Il ne pouvait donc pas être question de prendre une position catégorique et tranchée, ni de faire ou de dire quoi que ce soit qui constitue un encouragement et un soutien de la première centrale syndicale française à ceux qui, à l’intérieur ou à l’extérieur de Solidarité, veulent le pire ; ou qui, à l’inverse, conforte ceux qui en Pologne, sont hostiles au renouveau démocratique et souhaiteraient en revenir aux méthodes et aux erreurs qui sont à l’origine de la crise sane » puis reconnaît : « Naturellement, face à cette situation complexe, un certain nombre de militant, de travailleurs, s’interrogent ou expriment leur désaccord avec la prise de position de la CGT. C’est leur droit le plus absolu, cela mérité débat... ».
le 18/10/2023 à 20:54
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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