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Pendant plus d’un an les ouvriers de la SFA. Renard ont attendu une solution à la situation de chômage dans laquelle ils se débattaient depuis le dépôt de bilan.

Dans la période de difficultés économiques que traverse l’industrie du meuble en France, il n’était pas facile de trouver un candidat à la reprise et plusieurs contacts restés sans lendemain l’avaient rapidement confirmé.

Aussi, lorsqu’au début de l’été, un industriel suédois M. Leif Stromquist s’est déplacé pour se rendre compte des possibilités de redémarrage sur des bases entièrement nouvelles, la municipalité a pris grand soin de ne pas ébruiter l’affaire pour ne pas risquer de tout compromettre.

Ce n’est qu’une fois les engagements définitivement pris que l’affaire a pris un caractère officiel et que le conseil municipal a été consulté pour la construction d’un atelier de séchage indispensable à la mise en route de « La Boiserine » puisque telle sera désormais la raison sociale de l’usine.

Jeudi après-midi, M. Leif Stromquist, pdg de la société et M. Dominique Clément qui sera sur place, son directeur administratif, sont venus visiter en détail les ateliers et rencontrer M. Jean-Pierre David, maire.

Ils étaient accompagnés de MM. Hellman et Tommy Oison, respectivement responsables des « achats-Europe » et des « achats-France » pour le compte de la société de diffusion IKEA.

En effet, la totalité de la production de la Boiserine » sera réservée à cette firme de vente par correspondance à rayonnement international dont le catalogue édité à 25 millions d’exemplaires inonde l’Europe, le Canada et l’Extrême-Orient avec l’une de ses sept éditions en Japonais.

Comme nous l’a expliqué M. Hellman, la prospection d’IKEA a été conduite en Europe sur deux fronts à la fois : pour trouver des points de vente et pour s’assurer la collaboration exclusive d’éventuels fournisseurs.

C’est ainsi que le volume des achats a progressé pour la France de un million de francs il y a cinq ans à quarante millions de francs cette année.

Dans les contrats passés avec des usines comme « La Boiserie » la firme définit la production en fonction des besoins du marché et recherche une spécialisation sectorielle très poussée.

La zone de diffusion internationale de diffusion du catalogue a en outre pour effet de placer 90 % de la production dans le secteur de l’exportation.

M. Stromquist, qui s’est dit « très impressionné par le travail accompli à Chauvigny par la municipalité surtout dans un contexte social et juridique difficile » a confirmé que « La Boiserine » sortirait des étagères en « kit » dès les premiers mois de 1982.

« Je suis persuadé, a-t-il encore précisé, qu’il sera facile de trouver sur place des ouvriers très capables qui s’adapteront très vite à leur nouveau travail. Le matériel de la SFA Renard sera en grande partie utilisable, sous réserve de quelques aménagements ».

Quant à M. David, qui va enfin pouvoir fermer un dossier qui lui a causé bien des soucis, il fera « tout son possible pour faciliter la vie à M. Stromquist et faire en sorte qu’il s’intègre rapidement à l’environnement chauvinois ».

Sur le plan pratique, il a précisé que la dalle de béton serait très prochainement coulée pour qu’aussitôt après, les délais de prise, le montage pourrait commencer de l’atelier de séchage.