1128424/12/1981CHATELLERAULT
Nous nous en sommes faits l’écho dans notre précédente édition : à l’annonce du licenciement touchant 39 personnes de l’entreprise, l’ensemble des salariés allait décider de l’occupation de l’usine, dans la zone industrielle nord. Sur les 56 salariés de l’entreprise, trente-huit sont menacés de perdre leur emploi. Cette mesure, qui découle de la mise en règlement judiciaire était annoncée il y a quelques jours par le syndic chargé de l’affaire, seul interlocuteur des personnels en l’état actuel des choses.
Face à une telle décision, l’ensemble des travailleurs, réunis en assemblée générale, décidait d’occuper l’usine dès hier matin, 6 h 30.
Selon la CFDT, « en prononçant de telles mesures de licenciement ici, on agit comme si une liquidation totale des biens avait été prononcée. Le plan de restructuration qui nous a été présenté par le syndic n’est assorti d’aucune vraie solution économique et industrielle et ne permet que de condamner l’entreprise ».
En effet, en admettant les 38 licenciements, il ne resterait plus qu’une quinzaine de personnes dans l’entreprise, qui serait ainsi réduite aux dimensions d’un modeste atelier et ne serait plus en mesure de poursuivre dans de bonnes conditions ses activités.
« La solution passe par la recherche d’un partenaire, ce que nous avons suggéré aux Pouvoirs publics. Le député de la circonscription, Marc Verdon a d’ailleurs été saisi de cette affaire à Paris, pour laquelle tout doit être fait pour lui permettre de redémarrer.
Et a propos de démarrage, les employés occupant toujours l’usine sont particulièrement déterminés. « Nous avons décidés une occupation illimitée jusqu’à ce qu’une solution positive soit trouvée. D’ailleurs ici, tout le monde est sur le pont, prêt à retravailler dans la minute qui suivrait l’annonce d’une reprise ».
Alors, pour mener à bien leur « lutte », tous ces employés de la Maison de Prémonville ont un peu bousculé leurs habitudes.
Une vingtaine d’entre eux ont passé cette première nuit, dans le réfectoire, également aménagé en dortoir, si besoin était.
« Nous sommes confiants et nous croyons beaucoup en l’esprit de solidarité des différents syndicats, qu’ils soient de la métallurgie ou d’ailleurs. Il est d’ailleurs clair qu’en cas de mobilisation syndicale, nous pourrions compter sur plus de deux mille personnes solidaires devant les portes de l'usine ».
Pour l’instant donc, on organise la relève de jour comme de nuit. Ainsi, pour beaucoup d’entre eux, la nuit de Noël va se passer tout près de machines-outils.
« Et nous espérons même organiser la soirée de la Saint-Sylvestre ici, en compagnie des salariés, des familles et de gens solidaires ».
le 19/10/2023 à 08:03
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
Espace Militants v0.3 - UD CGT 86 - http://cgt-ud86.org