1131529/01/1982POITIERS
Dans la Vienne comme dans un certain nombre d’autres départements, la CGT entreprend une campagne d’action « pour que le changement entre enfin à la Sécurité sociale ». Elle le fait parce qu’elle estime qu’il y a urgence : d’une part « les dettes patronales s’amplifient depuis six mois » (24 milliards de francs au 31 décembre pour la France entière, soit plus de 47 % en un an et plus de 100 millions de francs pour la Vienne, soit plus 30 à 35 %), c’est-à-dire que « le patronat finance sa trésorerie sur le dos des travailleurs », d’autre part « des manœuvres se poursuivent telles la concentration à Nantes du traitement informatique ou encore des dépenses inconsidérées à Paris, pour accentuer les difficultés du régime et créer des obstacles au changement ».
Cette situation résulte selon la CGT, du maintien de la mainmise du CNPF sur la Sécurité sociale depuis les ordonnances de 1967, « avec la complicité des syndicats réformistes ». Elle note qu’aujourd’hui, sur 123 caisses primaires, 76 sont présidées par le CNPF (60,8 %), 31 par FO (24,8 %), 12 par la CGC (9 %), 4 par la CFTC (3,2 %) et seulement une par la CGT et une par la CFDT (départements d’outre-mer).
A la caisse de la Vienne siègent neuf employeurs et trois CGT, deux FO, deux CFDT, un CGC et un CFTC. La représentation des salariés est donc loin de refléter la représentativité de leurs organisations. Et le prolongement de cette situation entraînerait « des conséquences graves pour l’institution et la politique de santé ».
Les élections et la réforme sont renvoyées à 1983. Or, relève la CGT « le 10 mai, les travailleurs ont aussi voté pour un changement rapide à la Sécurité sociale ». Et le pouvoir peut intervenir au moyen des ordonnances (ce qui effacerait aussi « l’erreur » de novembre, le maintien du 1 % sur les cotisations sociales). La CGT demande au gouvernement, comme elle l’avait fait en septembre dernier, d’abroger sans délai les ordonnances de 1967, d’instaurer une gestion provisoire des caisses où les salariés seraient majoritaires (sur la base des élections prud'homales) et de poursuivre les études et le dialogue qui doivent déboucher sur la rénovation de la Sécurité sociale et « un grand service de prévention ».
Pour susciter la volonté politique de franchir ce pas, l’action de la CGT se déroule sous la forme de rencontre avec les députés de la majorité, de pétitions de salariés, mais aussi de motions auprès des directions d’entreprises « coupables de détournement de fonds ».
le 24/10/2023 à 13:39
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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