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1131702/02/1982POITIERS

AEF : GRÈVE AVEC OCCUPATION ET MANIFESTATION POUR L'APPLICATION DES ORDONNANCES

L’application des ordonnances (au 1er février) sur la réduction de la durée hebdomadaire du travail et la cinquième semaine de congés payés n’ira pas, semble-t-il, sans mouvements sociaux dans diverses entreprises.

Ces derniers jours, en tous cas, les débrayages se sont multipliés dans diverses entreprises de la Vienne et des Deux-Sèvres.

Trois heures d’arrêt de travail devaient être effectuées hier par les personnels de l’ADSEA (enfance inadaptée), mais le mouvement le plus important s’est déclenché vendredi à l’usine Associated Engineering France de Chasseneuil (640 salariés environ).

Un large débrayage, en effet a eu lieu en fin de semaine à l’appel des syndicats CFDT, CGT, FO et CGC pour que s’engagent immédiatement (et non à la fin du mois comme le prévoyait la direction) des négociations sur l’application de ces ordonnances. Les syndicats demandent les 39 heures hebdomadaires et la cinquième semaine sans diminution de salaire et sans aucune réduction des acquis. La direction aurait au contraire l’intention d’exclure du temps de travail la durée du repas et déduire de la cinquième semaine la journée dite « de fin d'année », celle qui représente les huit heures de veilles de fêtes, voire celle octroyée (par la Convention collective) après dix ans d'ancienneté...

Comme le disait hier un militant, « les imprécisions des ordonnances permettent ainsi au patronat, si on n’y prend garde, de les vider de leur contenu. Alors que notre souci est qu’elles se traduisent par des créations d’emplois ».

Le résultat du débrayage de vendredi à AEF fut d’obtenir l’ouverture d’une négociation hier après-midi à l’inspection du Travail, mais pour accentuer leur pression, les salariés décidaient aussi d’occuper l’usine tout le week-end et de poursuivre la grève hier lundi, sans toutefois interdire l’accès à ceux qui souhaitaient travailler. Cette action, qui n’était plus appelée que par CGT, CFDT et FO, s'est accompagnée du refus de laisser sortir une livraison de pistons, ce qui valait à trois délégués syndicaux d’être assignés hier après-midi en référé devant le tribunal de Grande instance.

Pour la direction, Me Pagot, s’appuyant sur un constat d’huissier, a demandé au tribunal « les moyens de faire rétablir le libre fonctionnement de l’entreprise », Me Brunet, pour les délégués, a refusé de plaider sur le fond, demandant au tribunal de considérer comme « irrecevable » cette procédure judiciaire, alors que « parallèlement la même direction engage la négociation : c’est utiliser la justice comme moyen de pression contre les travailleurs ». La décision sera rendue ce matin.

Dans le même temps, une partie des grévistes (le mouvement aurait été suivi au total par 70 % du personnel de production) venait manifester devant l’inspection du Travail où se déroulait la négociation. Le long blocage de la rue Victor-Hugo par leurs véhicules (notre photo) a occasionné des embouteillages.

En fin d’après-midi, l’employeur a présenté des propositions, dont les délégués des salariés sont allés rendre compte à l’usine, où une assemblée générale doit avoir lieu ce matin.

Un nouveau rendez-vous est fixé en début d’après-midi avec la direction.

Photo : La grève des salariés d’AEF

 

le 24/10/2023 à 13:48

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

grève, occupation, horaire, justice

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