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1132504/02/1982POITIERS

RÉDUCTION DU TEMPS DE TRAVAIL À L'USINE AEF : NOUVELLE NÉGOCIATION MARATHON HIER…

Le conflit sur la réduction du temps de travail à l’usine AEF de Chasseneuil, engagé depuis vendredi, s’est poursuivi toute la journée d’hier, avec une nouvelle négociation marathon.

Avec également un nouvel épisode judiciaire puisque la direction avait introduit une seconde instance en référé contre les trois délégués syndicaux.

Muni cette fois d’un constat d’huissier qui apportait la preuve d’une entrave au fonctionnement normal de l’entreprise, le tribunal a autorisé la direction à faire rétablir le libre accès, sous astreinte de 500 F par infraction constatée. On sait qu’une telle décision ne fait que donner à l’employeur le moyen légal de faire appel aux « forces de l'ordre ».

Pour qu’elle soit utilisée, il faudrait encore que l’autorité préfectorale, à la requête de l’employeur, accepte de faire intervenir la force contre les grévistes.

Hier en début d’après-midi, un certain nombre de grévistes se sont à nouveau rassemblés devant l’inspection du Travail, où ils devaient rester tout le temps que dura la négociation. Mais à l’inverse des deux journées précédentes, il n’y eut aucune manifestation, et en particulier aucune entrave à la circulation. Les organisations syndicales avaient effectué une démarche auprès du préfet, pour qu’il favorise l’aboutissement de la négociation. On ne sait si c'est le résultat de ces interventions mais les discussions se sont déroulées hier en présence et sous l'arbitrage, du directeur départemental du Travail.

Sur le fond du problème, la négociation a continué d’achopper sur l’application de la réduction hebdomadaire du travail. Pour que cette diminution de la durée hebdomadaire ait dès maintenant un contenu concret et significatif, les grévistes veulent qu’elle s’applique au temps de présence. La direction veut au contraire considérer le temps de travail effectif, c’est-à-dire en exclure notamment la durée du repas pour les salariés en équipe. Ce qui est considéré par les intéressés comme la remise en cause d’un avantage acquis.

Les discussions ont été suspendues, hier soir, à 20 h 30. Sur une proposition des délégués, qui sera soumise ce matin au personnel pour approbation.

Cette proposition consiste en deux parties différentes : pour les employés en service normal : 39 heures, à ce jour, puis 35 heures en 1985, selon un calendrier à établir.

Pour les employés en équipes, réduction d’une heure en deux étapes, sur l'année 1982 ; puis, réduction en trois autres étapes, pour à terme, arriver à 33 h 50, de travail effectif.

Les heures effectuées en moins ne seraient rémunérées qu’à 66 %. Les deux parties se retrouveront demain, et tout laisse à penser que la grève va se poursuivre aujourd’hui.

 

 

le 24/10/2023 à 14:11

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

grève, horaires, réduction, négociation

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