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Le syndicat des maîtres tailleurs de Poitiers et de la Vienne nous adresse la lettre suivante :

"Monsieur le Directeur,

A lire le communiqué du syndicat des ouvriers tailleurs, publié dans l'Avenir d'hier, il semblerait que ces ouvriers ont fait des concessions et que les patrons - intransigeants - n'en ont fait aucune.

La vérité est toute autre !

Ouvriers et patrons se sont réunis deux fois. A la première de ces réunions les patrons ont consenti des augmentations de salaire très importantes, à la deuxième - dans le but d'éviter la grève - ils en ont consenti de nouvelles.

Cinq catégories d'augmentations sont réclamées pour :
1°) appièceurs ;
2°) culottières ;
3°) giletières ;
4°) pompiers ;
5°) pompières.

Les patrons accordent pour les premiers 75 % ; pour les 2me 75 % ; pour les 3me 67 % ; pour les 4me 50 % ; pour les 5me 100 %.

Voilà la vérité.

Le communiqué dit : « Malgré les concessions faites par les ouvriers pour aboutir à une entente, etc... ",

Le malheur est que les ouvriers n'ont fait aucune concession, ils n'ont pas diminué d'un centime leurs prétentions que nous jugeons, et qu'un grand nombre d'entre nous même, jugent exagérées.

- Mais alors qu'elles sont ces concessions dont parle le communiqué ?

- Tout simplement celles concernant le travail des femmes !

Si les ouvriers veulent reconnaître le bien-fondé de ce qui précède ils comprendront leur devoir et ce sera la fin de la grève.

Un mot encore. Le communiqué ajoute que la Coopérative militaire de Poitiers a accepté le tarif intégral « preuve qu'il n'est pas exagéré ».

Nous reconnaissons volontiers les avantages de la coopération et n'avons la prétention de faire la leçon à personne. Mais n'est-ce pas pour lutter contre la « vie chère » que les coopératives ont été créées ?

Les coopératives n'ont-elles pas pour but de défendre les intérêts des consommateurs ?

Au public de juger si la Coopérative, militaire de Poitiers accomplit bien sa mission. »

Le syndicat