0112913/03/1920POITIERS
DE LA FRANCHISE
Le petit jeu consistant à penser mais à ne pas dire, demandant toujours une augmentation du prix de l'heure mais ne parlant jamais de faire deux heures supplémentaires, soit dix heures, est peu franc.
La journée de huit heures, qui n'est pas au point, est assurément à la base de toutes les agitations actuelles.
Je connais l'ouvrier, il voit toujours juste et du premier coup, il a besoin de gain, il travaille aussi par plaisir (je ne parle pas du fainéant, naturellement). L'ouvrier a besoin de gagner une journée lui permettant de vivre.
Nous lui demandons de nous venir en aide en acceptant trois francs cinquante à cinq francs cinquante de salaire de plus par jour afin de passer ensemble un moment critique pour tous. L'ordre d'en haut, qu'il soit cégétisme, bolchevisme ou boche, lui dira : « n'accepte pas, accentue la misère pour tous » et, s'il a réussi, il aura avancé d'un pas vers la lutte finale.
Camarade, le patron a de grands devoirs à accomplir envers toi, j'ai la ferme confiance que nous y arriverons. Mais je te dis : réfléchis, nous sommes encore en liberté, nous sommes encore Français, nous avons le droit de faire ce que nous voulons.
Pour ma part ce n'est pas les quelques dizaines qui dirigent les réunions ouvrières qui m'empêcheront de dire ma façon de penser.
Proux, constructeur, Poitiers
le 13/05/2020 à 16:04
Source : L'Avenir de la Vienne
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