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Ainsi que nous l’annoncions dans notre précédente édition, le conflit se poursuit chez Aigle-SNC et au centre administratif à Ingrandes. La suspension des activités de ce dernier risque d’avoir des répercussions nationales importantes sur celles de l’ensemble du groupe puisque c'est à Ingrandes que sont traitées les données informatiques.

Création d'une section CFDT au centre administratif

A l'occasion de cette grève, au centre administratif, les responsables de cette section nous ont indiqué que cette création avait été décidée par une importante partie du personnel, à la suite du refus de la direction de négocier l’application des ordonnances et devant le fait que les propositions de celle-ci aient été acceptées par d’autres organisations sans que le personnel ait été consulté. Le délégué syndical CFDT du centre administratif s’est joint à la délégation CFDT et CGT d’Aigle-SNC qui se rendait hier à Paris pour essayer d’obtenir avec leurs camarades des autres entreprises françaises du groupe, une entrevue avec la direction générale. La section syndicale CFDT nouvellement créée appelle l’ensemble du personnel à s’unir dans la lutte pour obtenir la satisfaction des revendications.

Les syndicats CGT et CFDT s’élèvent contre une manœuvre de diversion de la direction

D’autre part, les syndicats CGT et CFDT des deux établissements : Aigle-SNC et centre administratif Hutchinson, s’élèvent contre ce qu’ils considèrent comme une tentative de la direction de casser le mouvement de grève. En effet, ainsi qu’on le lira par ailleurs, les directions ont recueilli les signatures d’employés qui veulent travailler.

Les syndicats considèrent que cette manœuvre est un échec puisque selon eux 280 signatures sur un effectif avoisinant 1.150 ont été recueillies.

Indiquons toutefois par souci d’objectivité que le nombre donné par les deux directions est différent : 395.

Il est vraisemblable que la journée d’aujourd’hui devrait être marquée par une évolution de la situation dans un sens positif ou négatif selon les résultats des démarches effectuées à Paris par les délégations syndicales.

Le point de vue des directions

Les directions des deux établissements nous ont fait parvenir leur point de vue sur le conflit.

A Aigle-SNC

La direction locale des établissements Aigle-SNC, à Ingrandes tient à apporter les précisions suivantes.

Depuis le mercredi 17 au matin, l’entrée de l’établissement est bloquée par un piquet de grève interdisant l’accès à l’ensemble du personnel.

Une part importante de celui-ci, s’élevant contre l’entrave à la liberté du travail et désirant le libre accès de l’entreprise, a signé la pétition ci-dessous :

« Les personnes soussignées désirent reprendre le travail et en sont empêchées par la fermeture des portes de l’usine et son occupation ».

315 signatures ont été déposées.

Au centre administratif Hutchinson

La direction du centre administratif de la société Hutchinson d’Ingrandes-sur-Vienne communique :
1°) Malgré les accords signés par les organisations syndicales représentatives sur l’application des ordonnances concernant la réduction du temps de travail et la cinquième semaine de congés payés, un mouvement de grève a interdit l’accès des locaux au personnel souhaitant travailler.
2°) Les accords prévoient la réduction du temps de travail à 39 heures par semaine sans perte de salaires pour tout le personnel.
L’ensemble du personnel bénéficie d’ores et déjà de : 24 jours ouvrables (20 jours ouvrés) de congés payés et de trois jours de « pont » payés.
Dans le cadre de nouvelles dispositions, il est rajouté deux jours supplémentaires de façon à ce que chacun bénéficie de 30 jours ouvrables (25 jours ouvrés).
Les congés d’ancienneté actuels sont maintenus dans leur intégralité, ainsi que : les 11 jours des salariés âgés de plus de 58 ans, les autorisations d’absence pour événements familiaux.
Les appointements seront augmentés de 2 % le 1^er février 1982, de 2 % le 1^er mai, 2 % le 1^er septembre et de 2 % le 1^er décembre.
Il est convenu qu’un examen de l’évolution des salaires et des prix sera effectué en particulier en juin et novembre 1982.
3°) Les personnes présentes devant les portes à l’heure de la reprise du travail le jeudi 18, sur un effectif total de 165 personnes dont 15 en maladies, maternités ou congés payés, 80 personnes ont porté leurs noms, adresse et signature au-dessous du texte suivant :
« Les personnes soussignées désirant reprendre le travail et en sont empêchées par la fermeture des portes de l’usine et son occupation ».
4°) Il est prévu que le centre administratif n’a jamais été occupé par le personnel en grève, mais jusqu’à jeudi, 13 heures, par des cadres y travaillant habituellement.

Depuis ce moment il est fermé, et en accord avec les organisations syndicales, seules les rondes de sécurité seront assurées.