1137422/02/1982CHATELLERAULT
La journée d’aujourd'hui pourrait être décisive dans l’évolution du conflit opposant le personnel des deux établissements : Aigle-SNC et Centre administratif Hutchinson à leurs directions respectives.
En effet, c’est ce matin que le tribunal des référés doit rendre son jugement à la suite de l’assignation par la direction des délégués syndicaux pour entrave à la liberté du travail.
C’est en fonction de ce jugement que la direction prendra sa décision quant à l’ouverture de négociations qu’elle subordonne au libre accès de l’établissement.
Le point de vue de la direction d’Aigle-SNC
La direction d’Aigle-SNC précise sa position comme suit :
« La direction d’Aigle-SNC, au cours de la réunion du 15 février, avait fait un certain nombre de propositions aux organisations syndicales, ces propositions respectaient les dispositions légales des ordonnances, à savoir :
- durée légale du travail : 39 heures par semaine avec compensation à 100 % de la quarantième heure ;
- cinquième semaine : tous les travailleurs disposent de la cinquième semaine ce qui, avec les congés d’ancienneté, donne un étalement possible de cinq à six semaines.
Les délégués avaient pris note de ces propositions et devaient informer le personnel de l’établissement. D’un commun accord, les partenaires sociaux avaient convenu de se retrouver le jeudi 18 février pour faire le point. Le mardi 16 au matin, l’usine d’Aigle-SNC était occupée et le Centre administratif de la société Hutchinson bloqué. Cette situation provoquée par les organisations syndicales amenait la rupture des négociations en cours et la direction faisait constater par huissier l’entrave à la liberté du travail.
Néanmoins, la direction d’Aigle-SNC, ainsi que celle du Centre administratif, soucieuses de reprendre le dialogue, posaient comme condition préalable à la reprise des négociations : le libre accès de l’établissement et la liberté du travail.
Devant le refus des organisations syndicales, la direction a introduit auprès du tribunal un référé dont le jugement doit être prononcé le lundi 22 février.
Les syndicats CGT et CFDT « sans condition préalable »
Les syndicats CGT et CFDT diffusent ce matin auprès du personnel un tract dans lequel ils jugent l’attitude de plusieurs cadres occupant une place importante dans la hiérarchie directoriale du Centre administratif Hutchinson et qui ont pris part à la manifestation des non-grévistes. Ils jugent que ces cadres n’ont aucune raison évidemment de faire grève puisqu’ils bénéficient d’avantages très substantiels tant sur le plan des salaires que sur celui des congés. Les syndicats considèrent que leur présence serait plus justifiée autour d’une table de négociations.
Les deux syndicats arguant du fait que les négociations doivent s’engager ce lundi dans les usines Des Lilas et de Montargis qui sont toujours occupées, pensent qu’elles devraient l’être également à Ingrandes sans condition préalable de la direction.
La position du syndicat CFDT du Centre administratif Hutchinson
Le syndicat du Centre administratif Hutchinson, nouvellement créé, analyse de son côté la situation et demande l’ouverture de négociations conjointes ou parallèles avec Aigle, dans le même lieu et sous l’arbitrage de l’inspection du Travail. Il indique que les sociétés reprendront le travail ensemble quand les deux accords acceptés par l’ensemble des salariés concernés seront conclus.
D’autre part, analysant les incidences financières qu’aurait la satisfaction des revendications du personnel et qui pourrait se traduire par la création d’environ huit emplois, le syndicat estime qu’elles sont minimes.
Une intervention de la Fédération CGT-chimie
La journée de samedi a été marquée par des prises de contact entre les organisations syndicales et la préfecture, laquelle a également été en relation avec la direction.
Pour sa part, la fédération CGT-Chimie, intervenant auprès du ministère du Travail, aurait obtenu de celui-ci qu’il s’engage à recommander au préfet d’obtenir que les deux parties (syndicats et direction) se réunissent sans condition préalable pour entamer des négociations.
Selon la CGT, cette réunion pourrait se tenir lundi après-midi à la direction départementale de la Main-d’œuvre. La CGT qui a convoqué tout le personnel ce matin à une réunion à 7 h 30 à l’entrée de l’établissement à Ingrandes, pense que la situation pourrait donc évoluer dans un sens positif, au terme de la journée d’aujourd’hui.
En cas contraire, une action spectaculaire serait envisagée par le syndicat, à un plus haut niveau.
Signalons d’autre part que le personnel des autres usines du groupe en France et dans certaines desquelles le travail a repris, est appelé aujourd’hui par la CGT à observer un débrayage d’une demi-heure au minimum pour manifester sa solidarité envers les grévistes d’Ingrandes, Les Lilas et Montargis.
le 24/10/2023 à 17:59
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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