1140409/03/1982POITIERS
On peut se demander si les femmes n’ont pas découvert récemment que le 8 mars est leur journée, pourtant celle-ci, en tant que telle, existe depuis fort longtemps. Son origine, est-il besoin de le rappeler, remonte à 1857. L’idée fut lancée aux États-Unis puis reprise par Clara Zetkin et ses amies socialistes vers le début du siècle.
Le 8 mars 1982 est le premier du nouveau septennat et certains mouvements de femmes ont saisi cette occasion pour donner à cette journée internationale un éclat particulier.
C’est ainsi qu’à Poitiers même, la « Journée des femmes » a commencé par un meeting tenu devant les grilles de la préfecture, mouvement auquel s’étaient joints des hommes et des femmes liés à la grève des hospitaliers.
En fin de matinée, une délégation féminine de la CGT a été reçue par le préfet de région, une autre délégation féminine de FO a été reçue par un représentant du préfet.
A noter aussi qu’à l’initiative de la CGT, un vin d’honneur a été offert aux femmes (avec présence de quelques hommes) à EDF.
Au programme de cette journée exceptionnelle, figurait encore une rencontre, sous forme de débats, organisée à la Maison du peuple à partir de 18 heures. Celle-ci regroupait des représentants de différents mouvements ou partis politiques : l’UNEM (étudiants marocains), la Ligue communiste révolutionnaire, les Jeunesses communistes révolutionnaires, la CFDT, l’UNEF (id.), le Centre Information de la Femme, le groupe-femmes des Facultés, le groupe-femmes du Centre-ville, la CFDT-Santé, la CFDT-Vie locale et quelques autres mouvements.
Vers 20 heures, un rassemblement regroupant au moins deux cents manifestantes partit de la place d’Armes jusqu’à l’auditorium Sainte-Croix où un film suivi d’un débat fut projeté à l’initiative de Ciné-filles.
Des communiqués nous sont parvenus à l’occasion de cette journée, notamment de FO, qui précise les points particuliers des revendications féminines et qui prend bonne note de la décision du gouvernement concernant le remboursement de l’interruption volontaire de grossesse.
Sous le titre « Pour la libération de la femme et de l’homme, suppression de tout pouvoir », les femmes libertaires déclarent : « ... Le besoin de libération n’est pas un phénomène spécifiquement féminin, il fait partie d’une remise en question totale de notre société répressive qui aliène chaque individu, homme ou femme. Ces problèmes ne pourront être résolus par l’accession des femmes au pouvoir qui permettrait alors d’opprimer d’autres individus (hommes ou femmes) mais par la lutte de tous (sans sexisme exagéré d’un côté comme de l’autre), contre tout pouvoir, pour la liberté de chacun, qu’il soit homme ou femme ».
Un éclat particulier certes, un programme varié, mais à l’heure du bilan, dans l’immédiat du moins, on ne retient que l’enthousiasme. C’est peut-être cependant un nouveau pas en avant.
le 25/10/2023 à 08:18
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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