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Tout le génie civil pour l’emploi local

La CGT ne s’exprimera sur les travaux de la commission locale d’information concernant le projet de Civaux, qu’après la clôture de ces travaux fin avril. Son comité régional Poitou-Charentes a cependant redit, hier, en conférence de presse, comment il aborde les problèmes énergétiques, en soulignant au passage « le bien-fondé » de la politique du gouvernement en la matière.

Au plan national, la CGT se situe dans la perspective d’un taux de croissance économique de 4,5 à 5 % l’an qui correspondrait à un retour au niveau d’emploi de fin 1974. Elle estime que cet objectif impose une production énergétique de 270 millions de tonnes d’équivalent-pétrole à l’horizon 1990, dont 26 à 28 % d’électricité d’origine nucléaire.

Au niveau régional, les besoins ne sont pas chiffrés, mais la CGT considère qu’ils sont évidents si on se place dans cette même perspective dynamique : « la quasi-totalité des organisations ou associations qui s’intéressent de près ou de loin aux questions énergétiques sont incapables ou ne veulent penser autrement le Poitou-Charentes que comme il est actuellement, c’est-à-dire dans un état de sous-développement industriel et social, et de sous-emploi chronique... ».

Au contraire, la CGT déclare viser la résorption du chômage par le développement de l’agriculture et de l’agro-alimentaire, le renouveau industriel (« par lequel passent aussi les économies d’énergie »), l’expansion des branches existantes et la création d’unités dans des domaines « stratégiques » (composants électroniques, instrumentation scientifique et de mesure), le développement des emplois tertiaires intégrant la bureaucratique, et la modernisation du parc logements dont la moitié est jugée inconfortable...

Cette exigence d’une politique industrielle pour le Poitou-Charentes distingue la position de la CGT de celle du CNPF à propos de Civaux, souligne le Comité régional, de même que la revendication d’une « requalification de la main-d’œuvre locale dans tous les métiers concernés ». La mise au point d’un programme de formation sera exigée dès que la décision d’implantation d’une centrale à Civaux sera prise. L’objectif de la CGT est d’obtenir que la totalité des emplois en génie civil soient des emplois locaux et qu’en électro-mécanique le taux d’emploi local soit supérieur aux prévisions. « Les salariés doivent organiser la pression sociale pour qu’aucun problème ne soit évacué », conclut la CGT