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La seconde journée du 50^e congrès départemental de la CGT, qui réunissait 320 délégués (et non 500 comme une coquille nous l’a fait écrire hier) au parc des Expositions de Châtellerault, a été marquée par l’intervention de M. Alphonse Véronèse, secrétaire confédéral. Au fil des cinquante interventions environ, qui permettaient de faire le point de la situation des entreprises dans la Vienne et sur l’état d’esprit des militants il a vu dans ce congrès « une ouverture vers une réflexion collective approfondie, qu’il faut prolonger dans chaque établissement et faire remonter au congrès confédéral ».

Mais il a aussi constaté que « les travailleurs qui ne voient pas venir de solutions à hauteur de leurs espérances de changement, n’avancent souvent que des réponses timides et ambigües : c'est qu’ils butent sur les réalités de leur vécu quotidien, qui altèrent leur appréciation de la situation générale... ».

Aussi s’est-il efforcé de leur livrer l’analyse que la CGT fait aujourd’hui au plan national, un éclairage sur la nature de ses rapports avec le Gouvernement et les conclusions qu’on peut en tirer pour l’action sur le terrain. Il a répété que certaines dispositions gouvernementales sont mauvaises, que des avancées sociales sont « reprises d’une autre main » et que les réformes fondamentales engagées, qui étaient indispensables, comportent des insuffisances : « Ces insuffisances en altèrent la portée, mais pas le sens, qui est positif... Après les phases d’attentisme, puis d’interrogation, voire de désillusions des travailleurs, poursuit Alphonse Véronèse, la CGT ne leur dit pas qu’on peut tout avoir tout de suite, il faut bien voir qu’il y a des étapes à franchir. Mais ils sont à même de vérifier que « l’intervention des masses est nécessaire » pour franchir ces étapes, parce que le 10 mai n’a pas éliminé la lutte des classes et le changement ne se décrète pas ».

Le secrétaire national a entrepris de démontrer aux congressistes « qu’il n’y a pas d'autres alternatives que le développement des luttes » et que la situation est meilleure qu’ils ne peuvent l’apprécier, pour lui, « le patronat est affaibli et le rapport de force est favorable aux travailleurs ». Au passage, il a quelque peu « épinglé » à la tribune le ministre du Travail et le député du Châtelleraudais à propos de l’éviction des cégétistes lors des reprises de Gallus et Domine : « Le changement ne se fera pas sans la CGT, il ne peut pas être bon de vider les entreprises de la CGT ».

Et il a fermement encouragé les militants de la Vienne à s’engager dans l’action à l’occasion de la quinzaine qui va se dérouler en avril, pour le pouvoir d’achat, le développement de l’emploi et au cours de laquelle ils doivent « prendre l’heure d’information syndicale ».