1148821/05/1982POITIERS
RÉACTIONS SYNDICALES ET POLITIQUES APRÈS LA MANIFESTATION DES PATRONS DU BATIMENT
La manifestation régionale, mardi à Poitiers, des entrepreneurs du bâtiment, provoque des prises de position syndicales et politiques. Ainsi l’Union syndicale CGT de la construction-Vienne, après avoir rappelé que plusieurs séries de mesures financières ont été prises par le gouvernement en faveur de ce secteur, demande : « à quoi ont servi les dizaines de milliards investis, les aides accordées ». Notre pays compte 13 millions de mal logés, 250.000 emplois ont été supprimés dans la construction, mais la moitié du prix d’un logement passe en coûts fonciers, financiers et publicitaires...
« Les décisions budgétaires et les aides du gouvernement aux entreprises doivent s’accompagner de contraintes pour les prix, la qualité et le volume des travaux, la politique sociale pratiquée et notamment : la garantie de l’emploi, les salaires et les conditions de travail, les investissements techniques nécessaires... ». Pour la CGT, les entreprises qui « prétendent manifester pour l’emploi alors que depuis des années elles exigent encore plus de facilités pour licencier... sont les fantassins de quelques grandes entreprises nationales qui contrôlent les marchés, leur imposent une concurrence déloyale et la sous-traitance à des conditions draconiennes ».
L’Union régionale CFDT de la construction, sans nier « la crise réelle » du bâtiment et des travaux publics, souligne pour sa part que « ce sont les salariés les premiers touchés, les premiers étranglés » : depuis plus de dix ans, « des salaires en dessous du SMIC » ; « lorsqu’une entreprise est mal gérée, les travailleurs en subissent les premiers les conséquences (licenciements, chômage partiel) ; lorsqu’il y a des mesures gouvernementales de relance, les travailleurs n’ont aucun contrôle sur leur application et savent bien à qui elles profitent le plus... ».
La CFDT estime que « les patrons ont la mémoire bien courte s’ils oublient que leur situation est la conséquence de la politique giscardienne contre laquelle ils ne sont jamais descendus dans la rue... »..
.../...
le 01/11/2023 à 18:48
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
