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1151212/06/1982MONTMORILLON

« SUSPENSION PROVISOIRE DES POURSUITES » CONTRE LA COMPAGNIE FRANÇAISE DU MEUBLE

Les délégués CGT des différentes filiales de la Compagnie Française du Meuble étaient réunis hier en Indre-et-Loire. Outre la SA Ranger de Montmorillon et la société des Meubles de Lussac, la CFM contrôle en effet des unités à Pessac (Gironde), Erqueville (Seine-Maritime) et la société Doubinski-DF-SIMAT de Saint-Pierre-des-Corps. C’est au siège de celle-ci que se déroulait la réunion d’information et d’harmonisation des positions syndicales dans le groupe, et ce fut l’occasion d’apprendre qu’une étape nouvelle venait d’être franchie dans cette affaire.

S’il a été confirmé que le dépôt de bilan n’était pas à l'ordre du jour (sauf pour la filiale de Pessac) on a en effet appris que l’ensemble du groupe était déclaré en état de cessation de paiement (c'est d’ailleurs une situation qui se constate plus qu’elle ne se décrète) mais qu’il faisait l’objet d’une suspension provisoire des poursuites. Cette mesure assez exceptionnelle, qui ne s’applique qu’aux entreprises de grande taille et ne peut être décidée qu’au tribunal de Commerce de Paris, constitue comme son nom l’indique une sorte de moratoire. Elle s’accompagne de la désignation d’un administrateur judiciaire, qui devrait intervenir prochainement.

Les délégués CGT de l’ensemble du groupe ont, par ailleurs, décidé d’organiser mercredi 16 juin une journée d’action commune destinée à « empêcher le démantèlement de la CFM ». Voilà qui confirme la position de cette organisation syndicale sur un point jusqu’ici controversé au moins par sa section de Ranger SA.

On apprend enfin d’une autre source que serait également explorée une solution qui associerait les collectivités locales au « redressement » de ce secteur industriel. Le cercle pourrait être large puisque les salariés de Ranger résident, dit-on, dans cinquante-six communes de la Vienne et de l’Indre...

Ranger hier soir : une proposition de l’ancien PDG

A Montmorillon, le Comité d’Entreprise de Ranger a fait salle comble hier soir au Centre d'Animation Régionale. M. Esgleas, PDG de la CFM, révoqué le 17 mai dernier, a imaginé ce qui pourrait se passer dans l’éventualité du dépôt de bilan : à condition que le personnel prenne position massivement, la constitution d’une société nouvelle est envisageable, mais cela demanderait des sacrifices immédiats et à long terme pour disposer d’un capital social. Une contribution financière des ouvriers à hauteur de 2.000 F par personne serait demandée avec l’appui des banques, qui accepteraient d’être remboursées sur 2 ans. Dans cette hypothèse, la maîtrise serait invitée à faire un effort supplémentaire et un complément serait recherché auprès d’actionnaires extérieurs. Le Plan proposé comprend en outre le principe de la capitalisation, pendant 2 ou 3 ans, de la 5e semaine de congés payés et d’un certain nombre d’heures par semaine. Le montage financier étant assuré de cette manière. L’ancien directeur de la société Ranger préconise un sérieux dépoussiérage des structures pour rendre l’affaire viable. Il faudra notamment supprimer les fabrications déficitaires, s’adapter à la demande et améliorer la productivité, pour être prêts à toute éventualité. M. Esgleas a demandé à l’ensemble du personnel de bien réfléchir, mais d’être en mesure de donner une réponse rapide.

Mais lorsqu’on sait que de son côté la CGT a pris des rendez-vous au plus haut niveau pour vendredi prochain, on comptera que trop de hâte pourrait compromettre l’efficacité.

 

 

le 06/11/2023 à 16:57

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

ameublement, groupe, restructuration, coopérative

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