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1151716/06/1982CHATELLERAULT

LA POSITION DE LA CFDT APRÈS L’ANNONCE DE LA FERMETURE DE L’USINE ISBA

La CFDT nous communique :

« La direction d’Isba vient d’annoncer au CCE du 9 juin son projet de fermeture de l’usine de Châtellerault et sa volonté de lancer la procédure de licenciement à partir du début octobre 1982.

« Pourtant, le produit fabriqué à l’usine de Châtellerault est un produit innovant et qui possède un avenir certain étant donné ses qualités en matière d’économie d’énergie ; une étude commandée par la direction, fin 1981, a montré qu’il était bien accepté par la profession (promoteurs, architectes…) ; et les Pouvoirs publics sont extrêmement désireux de le voir aboutir. En 1981, le PDG déclarait même : « La récession actuelle de la maison individuelle et les mesures gouvernementales en faveur du collectif n’effraient pas Valéo... C’est donc avec un certain optimisme que Valéo envisage l’avenir »... et six mois plus tard, il décide de fermer son usine.

« Cette décision est le résultat des erreurs accumulées par la direction ; en matière d’investissement, l’outil de travail n’a pratiquement jamais été modernisé depuis la création de l’usine en 1970, ce qui, de fait, a entraîné une production insuffisante ; et c’est d’ailleurs le responsable du service commercial qui déclarait récemment : « qu’on utilisait un outil industriel de façon artisanale »..

« D’autre part, jusqu’à ces dernières années, l’usine ne comportait pas de service méthode et il n’y avait pratiquement pas de recherche sur le produit. Enfin, le service commercial n’a jamais été à la hauteur, Valéo ayant cru qu’on pouvait avoir la même politique commerciale dans le bâtiment que lorsqu’on s’adressait à des constructeurs automobiles. D’ailleurs, dès septembre 1981, lors d’un comité central extraordinaire, la CFDT avait fait des propositions permettant de remettre la situation sur la bonne voie.

« Et c’est d’ailleurs grâce à nos interventions et à nos différentes démarches que des contacts ont pu s’établir entre la direction et les Pouvoirs publics. Ainsi, la fermeture de l’établissement, fin 1981, a été évitée, la direction décidant de le maintenir en faisant appel aux Pouvoirs publics.

« Mais la direction, qui avait décidé de rechercher un partenaire en association pour commercialiser nos fabrications, a été incapable jusqu’ici, de mettre en œuvre sa politique. C’est aujourd’hui le personnel qui va en faire les frais, et cela risque de faire cinquante chômeurs de plus sur le Châtelleraudais si aucune solution de relance n’est trouvée.

« Dès le départ, des difficultés, c’est-à-dire il y a dix mois en juin 1981, nous avons alerté les Pouvoirs publics, Mme Cresson et le ministère du Logement.

« Nous avons dit aux Pouvoirs publics et aux élus que leurs actions devaient se concrétiser par une aide à l’investissement et par le soutien à la recherche d’un partenaire ; nous leur avons également dit qu’ils avaient une responsabilité importante et de tout premier plan dans le déblocage de marchés publics ou à l’exportation. Mais, force est de constater qu’à l’heure actuelle leur action n’a donné absolument aucun résultat, même si on nous a parfois fait miroiter quelques marchés possibles. Ils auront donc de ce fait, eux aussi une responsabilité dans la disparition de cinquante emplois sur le Châtelleraudais ; ce qui va amener les travailleurs d’Isba à se demander une nouvelle fois où est le changement.

« Il faut donc maintenir l’activité d’Isba ; c’est pour le personnel et la CFDT la seule solution cohérente et responsable.

« Le groupe Valéo a dépensé assez d’argent pour ne pas aller jusqu’au bout et trouver une solution », c’est ce que disait, il y a quelques jours, le responsable du service commercial chargé de la recherche du partenaire : la direction doit donc mettre les bouchées doubles avec cet objectif plutôt que liquider un produit d’avenir en matière de construction, c’est la direction qui nous a amené dans la situation où nous sommes. A elle de redresser la situation.

« Quant aux Pouvoirs publics et aux élus, ils doivent user de tout leur poids aussi bien dans la recherche d’un partenaire que pour le déblocage de marchés publics ou à l’exportation ; ou alors, il ne sert à rien de parler de relance dans le bâtiment. L’État a mis suffisamment d’argent dans cette affaire, pour le remboursement du chômage partiel à l’entreprise (entre le 1er septembre 1981 et le 31 mai 1982, le personnel a subi individuellement 119 jours de chômage partiel) ; personne ne peut accepter que cet argent soit ainsi « dilapidé » si une solution positive ne se dégage pas avant que les procédures de licenciement soient engagées.

« La CFDT, quant à elle, est bien décidée à mettre tout en œuvre, avec le personnel, pour éviter une nouvelle dégradation de la situation de l’emploi sur le Châtelleraudais ».

 

 

le 13/11/2023 à 14:02

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

bâtiment, construction, licenciement, fermeture

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