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1152318/06/1982MONTMORILLON

RANGER ET LES MEUBLES DE LUSSAC DANS L’EXPECTATIVE

L’annonce, hier matin, à la reprise du travail chez Ranger de l’annulation du conseil d’administration de la CFM qui devait se tenir sur place, a provoqué le mécontentement des salariés. Et notamment celui du comité d’entreprise qui, dans un court texte, soulignait aussitôt qu’il fallait « à la tête de Ranger un homme de confiance et que ça ne pouvait pas être le PDG de la CFM, M. Morel ».

Afin d’obtenir l’autonomie de leur entreprise, les salariés de Ranger sont à 90 % d’accord pour apporter leur participation financière. Leur conviction que cette hypothèse est viable s’appuie sur des exemples existants et notamment celui d’une société d’économie mixte, avec actionnariat des employés, qui fait vivre depuis 11 ans 900 personnes dans les Alpes.

Du côté de la SIM de Chauvigny, le pourcentage des « partisans de l’indépendance » est nettement plus faible, autour de 50 % selon certaines informations.

Quant à la Société des Meubles de Lussac (ex-Cardot) qui emploie 210 personnes, la section syndicale CGT s’y déclare pour le maintien dans un premier temps au sein du groupe CFM. Hier après-midi, une délégation des salariés de cette entreprise s’est rendue en cortège à la mairie pour rencontrer M. Maupin. Elle lui a rappelé que l’usine fonctionnait sans direction et qu’il ne restait plus de stocks que pour une dizaine de jours. Elle lui a demandé quelles démarches les élus comptaient entreprendre et quelle serait leur attitude face à une alliance « Meubles de Lussac - Société Couturier » gérée par les salariés. Au cours de la discussion, pendant laquelle le montant des transferts de trésorerie opérés par la CFM a été chiffré à 7.600.000 F, M. Maupin souligna qu’au point de vue financement « les collectivités locales ne pouvaient apporter grand chose ».

Après contact téléphonique, il a été convenu que des délégués des Meubles de Lussac se rendraient mercredi prochain à 17 h à la préfecture.

Aujourd’hui également la CFDT de Montmorillon a fait connaître sa position. Elle précise que quitter la CFM est une fausse solution qui risque de se traduire par des licenciements encore plus importants. La CFDT dénonce aussi « les pressions exercées sur les travailleurs pour qu’ils donnent leur accord à une participation financière, pression allant jusqu’à des menaces de licenciements. Ceci d’autant plus qu’aucune garantie n’a été donnée pour le remboursement des sommes avancées en cas d’échec dans quelques mois ».

Et la CFDT de regretter que « des délégués syndicaux se prêtent à cette manœuvre ».

Chômage technique

En fin d’après-midi hier, on apprenait que le tribunal de commerce de Paris avait accordé à la CFM pour 3 mois la suspension provisoire des poursuites (...).

Un peu plus tard, dernier acte de la journée, la nouvelle était connue à Montmorillon que les travailleurs de Ranger seraient mis en chômage technique à partir de lundi, ainsi que leurs camarades de la SIM de Chauvigny.

 

 

le 13/11/2023 à 14:16

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

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