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1153626/06/1982CHATELLERAULT

POUR LE COMITÉ CENTRAL D'ENTREPRISE ISBA EST VIABLE

Pessimisme à propos du plan social, crainte que la suppression d’Isba pour investir dans l’entreprise Lambert mette en péril le groupe Valéo, défense des produits fabriqués par Isba, certitude que les pouvoirs publics les laissent tomber : tels sont les principaux thèmes de la conférence de presse tenue à l’extérieur devant l’entreprise dans la zone industrielle Nord de Châtellerault (la direction ayant refusé que la réunion se tienne dans l’usine) par M. Daniel (d'Amiens), secrétaire du comité central d’entreprise de Valéo et M. Pallueau, délégué syndical CFDT d’Isba Châtellerault.

Ils ont montré leur scepticisme à propos du plan social proposé par la direction de Valéo. « En effet disent-ils pour l’aide au reclassement dans le groupe, il y a deux ou trois propositions dans la région parisienne, mais avec des salaires guère plus élevés qu’ici ; hors du groupe on nous conseillait de poser candidature aux Fonderies du Poitou, avec sans doute un travail en équipe et des salaires identiques à ceux de maintenant ».

Suppression d’Isba pour investir dans Lambert

« Le groupe Valéo est très endetté, dit M. Daniel, l’augmentation des frais financiers avec des annuités d’emprunts auprès des banques étant considérable et compte tenu de ses fonds propres il n’est pas capable de prendre une participation financière dans l’entreprise Lambert qui est elle-même en situation difficile ».

« Valéo a décidé de fermer les établissements de Châtellerault (une cinquantaine d’emplois) et de Viry-Châtillon (une soixantaine d’emplois).

« L’abandon d’Isba n’est pas un désengagement de Valéo, mais l’arrêt d’une activité jugée non rentable dans l’immédiat. Car, poursuit M. Daniel, dans un article du Moniteur (publication spécialisée du bâtiment) on dit « Valéo qui détient actuellement 11,6 % des actions Lambert frères et Cie envisage de porter sa participation à 55 % cela avec notamment « l’apport par Valéo à Lambert des actifs de la société Isba contre des actions Lambert » (le bâtiment représente 5,5 % du chiffre d’affaires de Valéo). Tout cela, dit le secrétaire du CCE démontre que Valéo ne veut pas de désengager du bâtiment mais au contraire investir considérablement dans une société connue. Il est à noter que depuis quelques années Lambert frères subit des pertes importantes et que cette prise de majorité par Valéo risque de mettre l’ensemble du groupe en difficulté ».

Isba viable avec un produit fiable

D’autre part le secrétaire du CCE et le délégué de la CFDT défendent les produits fabriqués par Isba : « Les produits correspondent largement aux normes de la construction actuelle. Nous avons été les premiers pour un récent concours des 5.000 maisons solaires. A notre avis il serait préférable que Valéo réalise des investissements nécessaires pour mettre les différents établissements en capacité de production ».

« Nous sommes donc contre la fermeture des établissements Isba, nous demandons qu’un plan de relance en collaboration avec les pouvoirs publics soit mis en place ».

Déçu par les pouvoirs publics

« Nous avons la certitude que les pouvoirs publics nous laissent tomber. Pour la fermeture d’Isba la direction a dû avoir des accords ministériels… Les pouvoirs publics sont sans doute plus préoccupés par Lambert qui représente environ 10.000 emplois que par Isba qui n’en représente que 200 ». MM. Daniel et Pallueau présentent avec amertume une lettre de M. Quilliot, ministre de l’Urbanisme et du Logement datée du 7 octobre 1981 : « Compte tenu du dynamisme de l’équipe dirigeante de la société Isba (et du groupe Valéo) et à la faveur des mesures de relance décidées par le gouvernement qui concerne tout particulièrement le secteur de la construction, la reconstitution du carnet de commandes devrait intervenir d’ici à la fin de l’année et permettre de suspendre ces mesures qui conservent un caractère temporaire ».

D’autre part, « En octobre 1981, il y avait eu une réunion à la préfecture sur les entreprises en difficulté. Une promesse de mise en place d’un groupe de travail pouvoirs publics - direction pour une étude de marché dans le département n’a pas été tenue ».

« En avril 1982, les pouvoirs publics n’ont pas donné leur accord pour l’organisation d’une réunion avec eux, les syndicats et la direction ».

« De plus le cabinet de Mme Cresson avait fait miroiter des marchés à l’étranger... mais cela n’a pas été suivi de fait », regrette MM. Daniel et Pallueau.

 

 

le 13/11/2023 à 14:59

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

bâtiment, construction, licenciement, fermeture

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