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Bientôt une campagne d’engagement financier

Depuis que la CFM est passée de la suspension provisoire des poursuites au règlement judiciaire et à l’annonce que des représentants d’un groupe industriel étaient venus en secret visiter l’usine samedi dernier, les salariés de chez Ranger ont redoublé d’inquiétude et d’exaspération. Avec l’impression qu’on les oubliait.

Hier matin, les délégués du personnel ont téléphoné à la préfecture pour demander une audience urgente. Lorsqu’ils apprirent qu’ils ne pourraient être reçus qu’en fin de semaine, ils descendirent, accompagnés d’environ 300 ouvriers qui avaient débrayé, jusqu’à la sous-préfecture de Montmorillon. Au bout d’une heure d’entretien avec M. Guillot, sous-préfet, ils ressortirent munis de la promesse que le préfet allait les recevoir immédiatement.

Tandis que la délégation prenait la route de Poitiers, un mot d’ordre circulait : « Débarrasser » l’usine des cadres contestés, ceux soupçonnés d’avoir fait cause commune avec les actionnaires de la CFM. Vers 11 h 30, les salariés bloquaient à l’entrée de l’usine deux, puis quatre, de ces cadres qui s’apprêtaient à quitter les lieux. Une discussion, vive parfois, s’engagea sur leur attitude face à la crise que traverse Ranger. Leur démission fut exigée. Deux heures plus tard, dans le calme, le directeur et le chef du personnel encore retenus étaient libérés.

A leur retour de Poitiers, les délégués quant à eux, assurèrent leurs collègues que « le préfet de région avait pris une nouvelle fois des engagements précis pour ne pas faire obstacle à la solution proposée par le personnel ». Le plan de redressement issu de la base devrait d’ailleurs être mieux connu la semaine prochaine.

Dans un communiqué diffusé hier soir, le comité d’entreprise rappelle que « la solution proposée par l’ensemble du personnel consiste à associer, dans un même effort, les salariés, des intérêts privés et les aides des collectivités locales concernées, pour la création d’une société nouvelle d’exploitation des Ets Ranger, mais que celle-ci se heurte à une position « incompréhensible des pouvoirs publics ». Ceux-ci, ajoute le communiqué, n’ont aucune solution à proposer ou s’ils en ont une, ne veulent pas l’indiquer, ce qui conduit les salariés à considérer qu’elle serait trop désastreuse pour le maintien de l’intégrité de Ranger ».

D’autre part, l’Association pour le soutien de la Société nouvelle des Ets Ranger a été créée. Elle fait, en ce moment, imprimer et va bientôt distribuer aux Montmorillonnais un document où chacun après avoir pris connaissance des buts de l’association, pourra s’engager financièrement à participer au capital social de la future société.

Photo : Les salariés de Ranger manifestent devant la sous-préfecture de Montmorillon