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1154606/07/1982CHATELLERAULT

SOUS LA PRÉSIDENCE DE M. PALLUEAU (CFDT) LE CINQUIÈME COMITÉ DE L’EMPLOI

Le comité de l’emploi s’est réuni ce lundi pour la cinquième fois, à la salle de la Rotonde.

M. Pallueau, représentant de la CFDT, a pris le relais de la présidence, assurée au premier semestre par le patronat.

Dans sa forme, cette réunion à laquelle participaient MM. J.-P. Abelin, R, Sauvion et B. Givelet, conseillers généraux et Mme Abelin, maire de Châtellerault, ne s’est pas départie des bonnes règles de la courtoisie. Elle n’a fait aucune part à la polémique, mais l’humour a parfois montré le bout de son nez, au détour des phrases. Ainsi quand les délégués patronaux évoquant l’époque où les jeunes de 16 ans sans autres formalités entraient de plain-pied en apprentissage au lieu d’être abandonnés à la rue diront leur espoir de voir le sens des réalités reprendre le dessus, puisque déjà l’étude des mathématiques et du français se fait sous une meilleure approche. M. Sauvion - enseignant comme l’on sait - intervint en ces termes : « Allons, allons pas de digressions pédagogiques, car cela nous embarquerait trop loin !... ».

Parfois aussi il eut suffi d’un rien pour rendre l’humour explicite. N’a-t-on pas observé que l’abandon de la forêt française date de la mort de Colbert. Héritage bien antérieur à celui de R. Barre par conséquent, cependant que l’art de discourir pour résoudre les problèmes date de l’époque gauloise...

Les contrats, le sort des 16-18 ans et la filière bois

A une question préliminaire, le directeur de l’Agence pour l’Emploi, précise que « l’on enregistre actuellement une diminution sensible du nombre d’inscriptions dans le bassin de Châtellerault mais qu’il s’agit là d’un phénomène saisonnier auquel succédera cet autre phénomène, l’arrivée des jeunes ». Toutefois on peut parler d’une sorte de stabilisation. Il est entendu que le point sera fait chaque trimestre avec toutefois indications de quelques chiffres-clefs dans l’intervalle.

Contrats de solidarité. - En ce qui concerne le contrat lié à une réduction horaire, une seule entreprise du Châtelleraudais y a souscrit. « Cela est nettement en deçà des cinq pour cent de contrats enregistrés en France » - note le délégué CFDT. Apparemment ni les employés ni les salariés ne poussent en ce sens. Le résultat est moins mauvais en ce qui concerne le contrat lié au départ anticipé. Soixante emplois ont été libérés à la SFENA ; quarante pourraient l’être à la SOCHATA ; les entreprises comme Mammouth et Coop de Saintes pourraient emboîter le pas. Rien de spectaculaire pour l’instant. On est d’accord pour accroître l’effort d’information dans les entreprises, Les représentants syndicaux, s’étonnant du peu d’empressement des employeurs. A quoi les représentants du patronat rétorquent que « les employés eux-mêmes - dans l’attente peut-être d’une situation meilleure - hésitent beaucoup, cependant que la conjoncture n’incite pas les employeurs à se lier par l’obligation d’embaucher dans une conjoncture qui n’est pas excellente ». « Ne faudrait-il pas négocier des assouplissements pour le bâtiment et les travaux publics ? » demande M. Abelin.

Le sort des jeunes de 16 à 18 ans a longuement retenu l’attention. Il s’agit principalement de jeunes que le système scolaire a mal intégré. Des dispositions sont prises, en un premier temps, pour les recenser et les contacter. C’est le sens de structures d’accueil comme celle qui se met en place à la mairie de Châtellerault, mais qui pourraient éventuellement se donner des antennes dans les chefs-lieux ruraux afin d’orienter les jeunes vers des « qualifications » qui vont mobiliser les organismes - AFPA, Chambre de Métiers - à partir de septembre (« attention - observe M. Sauvion - au risque de mainmise du privé sur ce type de formation ! »). Ce projet dont nul n’attaque le principe comporte des risques aux yeux de certains. Exemple : remettre des jeunes dans le système scolaire déjà mal aimé, leur donner des espoirs qui risquent d’être ensuite déçus, etc. Le patronat, au moment de leur placement « saura faire preuve de civisme, mais de grâce pas trop de contraintes ».

La filière bois, c’est-à-dire tous les problèmes relatifs à l’exploitation forestière, au commerce et à la transformation du bois, donne lieu à des interventions très écoutées de M. Givelet qui cite en exemple les piètres résultats obtenus depuis six ans pour remembrer le massif sinistré de Vellêches (150 ha virtuellement remembrables sur 700, faute d’avoir obtenu l’accord des autres propriétaires), et de M. Ferrand, délégué CGC, cadre de l’industrie du bois. « Depuis les difficultés de trésorerie des scieurs jusqu’à l’offensive en préparation de pays comme l’Indonésie, en passant par la restructuration à l’échelle européenne, tous les aspects sont évoqués. On attend que se manifeste une volonté politique de sauver l’industrie du bois en France ?

Sans parler du problème Ranger, le cas de Chaîneau qui attend toujours une reprise et de Mescles qui a perdu une part de son potentiel, seraient de nature à prouver que cette politique du bois fait défaut en France. Sera-t-elle un jour définie ? En tout cas le comité pour l’emploi reprendra la question lors de sa prochaine réunion le 17 septembre.

 

 

le 13/11/2023 à 17:12

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

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