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Les décisions du comité interministériel dont nous faisons état en page 4 n’étaient pas connues des travailleurs de chez Ranger quand ils ont manifesté toute la journée d’hier. A l’appel du comité d’entreprise 350 à 400 d’entre eux sont descendus dès le matin en cortège vers le centre-ville, précédés de banderoles du style : « Ranger plus gonflé que Michelin, sinon c’est LAFA... MINE ». Après avoir traversé la place du Marché, les manifestants firent halte devant l’hôtel de ville, puis face à la permanence du député avenue Victor-Hugo. A M. Bertrand maire, comme à M. Cartraud (actuellement à Paris, mais joint par téléphone) les salariés demandèrent qu’ils précisent aux pouvoirs publics que c’était « la coopérative ouvrière ou rien du tout ».

Sur le chemin du retour, les manifestants bloquèrent pendant une vingtaine de minutes le pont Neuf. Après la pause déjeuner, ils revinrent occuper ce pont, transformant Montmorillon en cul-de-sac, tandis que la circulation était déviée. Le « barrage » fut levé vers 16 h 15 au moment même où les pouvoirs publics apprenaient que les congés payés leur seraient versés la semaine prochaine.

Pour ce qui concerne le choix entre la SCOP et la reprise par un groupe industriel, le Comité interministériel a donc choisi la constitution d’une nouvelle société moyennant pré-retraites et licenciements.

Les réunions d’information qui devaient avoir lieu avec tous les intéressés, dès aujourd’hui jeudi seront-elles maintenues ? Jusqu’à nouvel ordre le comité d’entreprise a été convoqué en réunion extraordinaire vendredi pour étudier le plan de restructuration industrielle et les mesures de licenciements envisagées.