1155830/07/1982MONTMORILLON
Comme il était prévisible et prévu, l’annonce officielle cette fois de la solution « industrielle » retenue pour la reprise de Ranger (...) provoque de vives réactions chez les salariés.
Rappelons que ce projet de société nouvelle écarte définitivement la solution coopérative, et qu’il entraîne 233 licenciements et 134 pré-retraites.
Le travail n’a pas repris hier matin à Montmorillon. Les employés se sont réunis dans la cour de l’usine pour prendre connaissance et commenter cette information, qui ne constituait pas une surprise pour eux mais livrait tout de même quelques précisions complémentaires. Une délégation du comité d’entreprise obtenait de rencontrer M. Raoul Cartraud, l’après-midi même à la mairie de Montmorillon.
A 15 heures, le député et président du conseil régional, qui était accompagné de deux collaborateurs de M Voisard, commissaire à l’industrialisation de l’Ouest, s’est trouvé en présence d’environ quatre-vingts personnes. C’est dans un climat tendu, puis une atmosphère franchement houleuse, qu’il entreprit d’expliquer les impératifs qui ont conduit a ce choix. Parallèlement, il devait réaffirmer que la solution coopérative ne pouvait être considérée comme viable. Mais au gré de ses interlocuteurs, il n’a pas apporté sur ce point d’explication convaincante. Cette entrevue n’a donc pas fait évoluer la position des tenants de la SCOP, pas plus qu’elle n’apportait d’information nouvelle (sinon le nom du groupe Gauthier comme partie prenante au groupe qui désormais contrôlerait à la fois Ranger et Lafa).
La délégation du CE affirmait hier soir que par ce choix, les pouvoirs publics acculent les salariés à « une lutte ferme ». Les modalités n’en sont pas arrêtées, et rappelons qu’aujourd’hui le comité d’entreprise est convoqué pour examiner le détail et les conséquences de ce plan de reprise.
Le maire de Chauvigny attend des éclaircissements
Le travail n’a pas non plus repris hier à la SIM-Chauvigny, qui serait concernée par une soixantaine de licenciements (40 % de l’effectif). M. David, maire de Chauvigny, qui reconnait au plan « le mérite de sauver une partie non négligeable de l’emploi dans les usines du groupe Ranger », attend cependant des « éclaircissements » : « Au vu des participants et du nombre de licenciements, des questions restent en suspens quant au développement de la filière bois et à la reconquête du marché intérieur, objectif annoncé par le gouvernement... ». Il déclare son « amertume » et souhaite qu’élus et pouvoirs publics tiennent compte des efforts faits par la commune de Chauvigny comme de « l’esprit de responsabilité » des travailleurs de la SIM.
le 13/11/2023 à 18:33
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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