« Retour

1156003/08/1982CHATELLERAULT

LES TRAVAILLEURS DE PRÉMONVILLE DÉÇUS MAIS DÉCIDÉS À POURSUIVRE LEUR ACTION

Lundi les travailleurs des anciens établissements de De Prémonville qui occupent l’usine à la suite de la mise en règlement judiciaire de l’entreprise et des licenciements qui en ont découlé se sont réunis en assemblée générale pour examiner la nouvelle situation créée par la décision prise le jeudi 29 juillet par M. Veil, nouveau PDG du groupe Manurhin-Sagitta, nommé à la suite du décès de M. Spencer lequel avait donné son accord pour la reprise de son groupe de la société châtelleraudaise.

Dans un communiqué que nous avons publié hier, la section locale du Parti socialiste indique que M. Veil revenant sur la décision de son prédécesseur a fait savoir qu’il était opposé à la reprise de De Prémonville par Sagitta filiale de Manurhin.

Au cours d’une conférence de presse, tenue à l’usine, M. Aubier, délégué CFDT a fait le point en présence de M. Morisset, délégué régional CFDT. M. Aubier a rappelé l’action menée par les travailleurs depuis le mois de décembre et qui visait à la reprise de l’entreprise par une société industrielle, dans le cadre du plan de relance de la machine-outil. Il a évoqué les diverses négociations menées avec les représentants de Manurhin et les pouvoirs publics. Un projet d’accord avait été engagé puisqu’il prévoyait les modalités de financement, le nombre d’emplois et les rémunérations.

Les travailleurs avaient effectué au cours des derniers mois un important travail en reprenant le fichier clientèle et en envoyant des lettres aux clients les avisant d’une prochaine reprise d’activité. Ils ont même reçu une soixantaine de commandes dont certaines sont importantes. D’autre part, les perspectives offertes par Sagitta qui voyait en la reprise de De Prémonville un moyen de compléter ses productions apparaissaient intéressantes.

La date de reprise avait été prévue pour le 15 juillet. Elle fut retardée de 15 jours. Au cours d’une conférence de presse le 12 juillet, Mme Cresson paraissait également optimiste quant à l’avenir de l’entreprise.

L’on conçoit l’amère déception éprouvée par les travailleurs de De Prémonville à l’annonce de la décision de M. Veil.

Pour eux il s’agit d’une opération purement politique, revancharde de la droite sur le dos des travailleurs.

D’autre part, ils estiment inadmissible que la gauche au pouvoir n’ait pas les moyens de s’opposer à cette décision d’un seul homme, d’autant plus qu’il a été nommé à la tête de Manurhin par le groupe Matra qui, lui, est nationalisé !

Après 8 mois d’occupation de l’usine et les nombreuses démarches qu’ils ont effectuées, les salariés sont décidés à poursuivre la lutte. Ils savent qu’une nouvelle réunion doit se tenir jeudi au ministère de l’Industrie avec un nouvel éventuel acquéreur.

De cette réunion, ils attendent de nouvelles propositions réelles et concrètes qui devront leur être fournies avant la fin de la semaine et ils demandent des dates précises. Ils se montrent très fermes dans leur position. Ils étudieront ces nouvelles propositions lundi et ils détermineront leurs actions qui pourraient être plus dures que celles qu’ils ont menées jusqu’à maintenant.

 

 

le 13/11/2023 à 18:46

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

métallurgie, fermeture, occupation, reprise

« Retour

Espace Militants v0.3 - UD CGT 86 - http://cgt-ud86.org

Site UD 86 - Espace militants - Espace formation