« Retour

1156607/08/1982MONTMORILLON

DOSSIER RANGER : POUR Mme CRESSON LA PRÉOCCUPATION RESTE L’AVENIR DU PERSONNEL

En début de semaine, ainsi que nous en avions fait mention, le personnel de la SA Ranger avait adressé une substantielle correspondance à Mme Edith Cresson pour lui rappeler l’acuité de la situation de l’entreprise et les graves menaces pesant sur son devenir, en lui demandant d’attirer une nouvelle fois l’attention des instances gouvernementales sur l’ensemble de ces problèmes.

Le ministre de l’Agriculture vient de faire connaître sa position et voici de larges extraits de la réponse envoyée au personnel de chez Ranger et communiquée, aux organisations syndicales, aux maires et aux députés, ainsi qu’au président du conseil général et au commissaire de la République de la région Poitou-Charentes :

« ... Tout d’abord, j’observe que la situation de l’entreprise Ranger, comme celle du groupe dont elle dépend, la CFM, a connu en 1981 un exercice déficitaire par suite de pertes financières importantes.

« J’observe également que les difficultés de la CFM se sont trouvées aggravées du fait du tassement du marché du meuble ainsi que d’une gestion née de la diversité d’un groupe peu cohérent, récemment constitué et sans stratégie commerciale et industrielle véritable.

« Dès que j’ai été saisie de ces difficultés, je me suis employée à recevoir personnellement à mon cabinet toutes les parties concernées.

« C’est ainsi que j’ai provoqué plusieurs réunions avec les ministères de l’Industrie, de l’Économie et des Finances, du Travail et des représentants des banques pour rechercher des solutions adaptées.

« Je n’ai négligé aucune initiative et je me suis efforcée chaque fois que je l’ai pu, à faire agir rapidement tous les ministères et toutes les instances concernées. C’est ainsi que grâce à mon intervention auprès de Jacques Delors et Pierre Dreyfus, alors ministre de l’Industrie, le dépôt de bilan a pu être évité, assurant le maintien de l’activité de l’entreprise et la paye des ouvriers, permettant également une étude industrielle de ce dossier.

« De même, je n’ai pas négligé la proposition du personnel de l’entreprise Ranger, de créer une société coopérative ouvrière de production. J’ai donc là-aussi pris les initiatives qui s’imposaient ».

A cet égard, Mme Cresson joint à son courrier une copie de la lettre qu’elle a récemment reçue de M. François Espagne, secrétaire général de la confédération générale des SCOP et dans laquelle ce dernier « confirme que si, en un premier temps, la reprise de l’activité par une SCOP a pu être envisagée, une étude plus approfondie a conduit notre confédération à conclure que, dans cette affaire, une telle solution ne pouvait être sérieusement retenue et qu’en tout cas elle n’apporterait pas de solution durable et sérieuse au problème des emplois ».

Pour sa part, Mme Cresson estime :

« Il apparaît aujourd'hui, malgré les efforts de tous et je ne voudrais pas manquer d’associer M. Raoul Cartraud, président du conseil régional, les députés du département ainsi que les maires des communes intéressées, que la solution industrielle est la seule dont nous disposons pour faire face à la situation de l’entreprise Ranger.

« II convient donc, compte tenu de cette situation de s’employer à ce que réussisse la restructuration industrielle de Ranger puisqu’il n’y a pas d’autre alternative crédible.

« Je n’ignore pas le nombre important de licenciements que va subir notre département et en particulier la région de Montmorillon si comme je le pense la solution industrielle aboutit ; c’est la raison pour laquelle je demande à mon collège M. Jean Le Garrec, ministre chargé de l’emploi, ainsi qu’à M. le Commissaire de la République de Poitou-Charentes, de prendre l’initiative de mettre en place très rapidement un plan social consistant à créer une cellule d’urgence de l’ANPE qui étudierait cas par cas la situation des ouvriers licenciés.

« Je souhaite qu’en effet soient associés, dans cette démarche les organisations syndicales, les pouvoirs publics, les collectivités locales afin que soient dégagées et connues les difficultés d’emploi, des reclassements, de formation et également d’étude de cas individuels difficiles pour que soient apportées des réponses aux familles touchées.

« J’adresse également à M. le Premier ministre un rapport sur l’ensemble de la situation de l’emploi dans le département de la Vienne afin qu’il étudie les mesures susceptibles d’infléchir la courbe du chômage dans notre région ».

Par ailleurs, dans un communiqué publié hier soir, les membres du Comité d’entreprise de la SA Ranger répondent à ce qu’ils appellent « les manœuvres actuelles d’une poignée de personnel appartenant à la société et qui visent à discréditer le projet de création de société coopérative ouvrière de production ».

Ce communiqué vise en effet celui publié il y a deux jours de façon anonyme et qui s’attaquait au projet déposé par les employés de la SA Ranger.

Pour le comité d’entreprise le motif d’intervention de ces personnes opposées au projet n’est autre que « le résultat de la volonté d’accaparer les pouvoirs syndicaux et de direction ».

 

 

le 13/11/2023 à 19:11

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

bois, ameublement, reprise, politique, coopérative, comité

« Retour

Espace Militants v0.3 - UD CGT 86 - http://cgt-ud86.org

Site UD 86 - Espace militants - Espace formation