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1157525/08/1982MONTMORILLON

DOSSIER RANGER

Une conférence de presse

Une conférence de presse s’est tenue hier à 15 heures dans les locaux de la SA Ranger de Montmorillon, à l’initiative du comité d’entreprise, en présence de M. Esgleas, l’ancien directeur de l’entreprise et deux représentants de la Fédération de la Vienne du PC dont M. Bertrand Royer. Les représentants de la CFDT n’avaient pas été autorisés à pénétrer dans la salle.

M. Esgleas rappela brièvement les deux solutions offertes à l’usine Ranger. La reprise industrielle « soutenue sans réserve par les pouvoirs publics » et la création d’une coopérative ouvrière de production. Cette solution proposée par l’ancien directeur « n’aurait pour conséquence que 122 suppressions de postes sous forme de pré-retraite ».

Pour ce dernier, comme pour le CE, le but de la réunion était « de déjouer les erreurs d’analyse et de réfuter les arguments souvent erronés qui ont été répandus à l’encontre de ce projet ». Est visé là, ce qui est appelé « l’activisme des pouvoirs publics contre la SCOP ».

« Il y a eu pression est-il précisé. Des mesures à la limite de la légalité ont été prises, il en est ainsi de l’affichage dans les mairies, des listes du personnel réembauchable. Ceci, a déclaré l’ancien directeur, pourrait même donner matière à action en justice ».

Le projet SCOP

Pendant une heure, le plan de reprise coopérative va être alors entièrement exposé. C'est tout d’abord une bonne occasion de rappeler que Ranger reste toujours la première entreprise française du meuble de cuisine. « Pourquoi alors la réduire considérablement en l’intégrant à une entreprise concurrente ? ».

Le marché de l’élément de cuisine intégré-monté, est dynamique, est-il affirmé. Ranger doit y accroître ses parts. L’analyse est valable pour les éléments en kit, elle doit s’étendre aussi au secteur salle de bains. Enfin le secteur tables et chaises est le seul à ne pas devoir connaître une forte expansion, mais sa complémentarité avec le reste de la production est essentielle.

Et de poursuivre sur le plan industriel : ces orientations amènent à choisir un programme d’investissement de 39 millions de francs à réaliser en trois ans, somme que l’entreprise pourrait couvrir en grande partie par auto-financement.

Le financement s’est d’ailleurs le dernier point abordé et il n’est pas des moindre. Selon le CE, le projet SCOP qui se voit pourtant refuser certaines aides institutionnelles est toujours, viable. Malgré la réduction du crédit fournisseur et l’appréciation réaliste du maintien du crédit client, le versement de six mois d’ASSEDIC, calculé pour 750 personnes effectivement employées (930 qui le seraient en fait) doit permettre à l’entreprise de passer le cap difficile des premiers mois d’activité, ne devant recourir que pour 7 millions à l’emprunt (vers la fin de l’année).

La démonstration semble sans faille, d’où l’incompréhension des représentants du personnel face à l’opposition des pouvoirs publics.

Pour eux, il n’est pas question de céder, et on se dirige inévitablement vers une épreuve de force.

La réunion extraordinaire du CE qui doit se tenir ce jour à 15 heures en présence du repreneur, ne devrait d’ailleurs pas à leur avis, apporter quelque chose de nouveau à ce sujet.

 

 

le 14/11/2023 à 09:17

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

bois, ameublement, reprise, licenciement, coopérative

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