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La presque totalité des personnels de Ranger (licenciés ou non) était présente hier, à 8 heures, aux portes de l’usine, pour la reprise théorique de l’activité, après quatre semaines de congés d’été.

Le rendez-vous était important, puisqu’un accord n’était toujours pas trouvé concernant les modalités de reprise de l’entreprise. A ce propos, le maître-mot de la matinée devait être celui d’unité.

Étaient aussi présents,

MM. Staeckler et Catini, du bureau de l’administrateur judiciaire Lafont.

Selon un horaire convenu, les employés écoutaient tout d’abord les prises de position des centrales CGT, puis CFDT. Le représentant de l’Union départementale CGT a rappelé l’opposition de son syndicat aux licenciements, stigmatisant le dépeçage potentiel de Ranger.

En cas d’application de la solution industrielle, il regretta vivement de voir le cabinet Lafont refuser la prolongation à trois mois du temps de gestion de l’entreprise par ce même cabinet. A la CGT comme à la CFDT on a aussi beaucoup parlé de l’unité nécessaire pour exiger le maintien de tous les emplois. Une occasion, pour cette dernière centrale, de repousser bon nombre d’attaques à mener contre elle à ce sujet.

Le moment fort de la matinée, a sans doute été la prise de parole de M. Staeckler. Après avoir rappelé la nécessité de choisir la solution industrielle il devait préciser que les pouvoirs de l’administrateur judiciaire ne cesseraient que le 6 septembre, et il communiquait la liste des futurs dirigeants de l’entreprise, en cas de maintien de cette solution. Ces noms sont les suivants :
- directeur technique : M. Bernard Maurel ;
- directeur de la section tube ménager : M. Roué ;
- directeurs des sections Lamilux-Trutt : MM. Sicauld et Sarrazin ;
- directeur de la SIM : M. Epain ;
- directeur du service commercial : M. Gris ;
- directeur du service gestion : M. Carré ;
- directeur du service achats : M. Serres-Daudis ;
- directeur de l’administration et des ventes : Mme Baux ;
- directeur de l'information : M. Souriaux ;
- directeur de la méthode : M. Thierry.

Peu satisfaits de cette information, les employés ont alors décidé de se rendre en masse, dès l’annonce de la réunion devant se tenir l’après-midi à la préfecture, à la mairie de Montmorillon, pour y obtenir des informations.

M. Bertrand leur a communiqué le texte d’une note technique concernant les hypothèses pour le futur de l’entreprise et destinée aux conseillers municipaux.