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1158401/09/1982POITIERS

LA RENTRÉE CGT POITOU-CHARENTES : « UNE QUINZAINE D’INFORMATION, DE DÉBATS ET D’ACTIONS

« Nous voulons organiser de multiples débats ! Nous entendons donner la parole aux travailleurs. Ce sont eux qui, en dernier ressort, doivent décider des revendications, les préciser et les concrétiser...

« Ce sont eux qui doivent arrêter les formes de leur nécessaire intervention... ».

Réuni hier à Niort, le comité régional CGT Poitou-Charentes a donné une conférence de presse sur la rentrée sociale et les initiatives de l’organisation dans la région. J.-P. Jallais, secrétaire régional, était entouré de la plupart des responsables départementaux, dont Paul Samoyau (D-S). Francis Martin (Vienne) et Michel Guitton (Charente-Maritime).

En prononçant ces paroles, le secrétaire régional a montré que la CGT, dans cette période marquée d’incertitude et parfois de confusion, n’entend rien décréter a priori en matière d’actions syndicales.

Au contraire, dans un premier temps, il s’agit plutôt d’éclairer le tableau de façon plus nette et de favoriser partout l’initiative pour avoir un mouvement social bien orienté.

En d’autres termes, la CGT n’a pas l’intention de transformer cette rentrée en bousculade. Mais elle a manifestement celle de faire monter suffisamment la pression pour que les obstacles qui se dressent devant les travailleurs, en matière de pouvoir d’achat notamment, puissent être surmontés, y compris par le gouvernement...

La rentrée sociale, la CGT va la vivre en deux temps. Pour les militants, « l’actif » de l’organisation, les deux premières semaines vont être consacrées à préparer de façon intense, à tous les niveaux, une quinzaine d’information, de débats, de mobilisation et d’actions.

Cette quinzaine est prévue du 13 au 25 septembre. Elle se prolongera si besoin est. La décision en est motivée par deux raisons principales.

Face à un patronat qui tient des propos d’apocalypse mais réalise de substantiels bénéfices (1981 a été un bon millésime pour les profits), un patronat qui fait la grève des investissements, exporte les capitaux à l’étranger (77 millions de francs depuis mai 1981...), bloque toute négociation et se refuse à prendre en compte les revendications justifiées des travailleurs, il faut réagir avec énergie...

Le gouvernement a pris de bonnes dispositions, que nous soutenons, mais aussi des décisions timorées ou malencontreuses comme, par exemple, le blocage des salaires... Nous entendons appuyer résolument tout ce qui va dans la bonne direction et intervenir fermement pour aider le gouvernement à surmonter les obstacles et à prendre plus largement en compte les préoccupations essentielles des travailleurs.

Les salaires ne sont pas responsables de l'inflation

Au cours de cette quinzaine, le débat portera sur quatre grandes séries de questions :
- La défense du pouvoir d’achat des salaires et des retraites, la réussite de la lutte contre l’inflation ;
- La lutte contre le chômage, la création d’emplois pour une grande politique industrielle, la reconquête du marché national ;
- L’intervention en faveur d’une Sécurité Sociale bien gérée, répondant aux intérêts des salariés ;
- Les droits nouveaux, faire en sorte que la nouvelle citoyenneté devienne une réalité dans l’entreprise.

En ce qui concerne le pouvoir d'achat, le comité régional CGT considère que les salaires ne sont pas responsables de l’inflation. C’est dans cet esprit, à son sens, que l’on doit sortir du blocage et que doivent s’engager des négociations dans les branches professionnelles et dans les entreprises. Ces négociations ne viendront pas toutes seules, il va falloir forcer les portes...

Pour sa part, la CGT proposera le rattrapage des retards ou des pertes dus au blocage, l’amélioration des bas salaires et le SMIC à 3.600 F, le maintien du pouvoir d’achat des salariés couverts par les statuts et conventions collectives sur la base d’un indice acceptable par tous et le respect des mesures contenues dans les accords antérieurs au blocage. Ce sont là, dit-elle, des mesures de justice sociale qui s’imposent. Cela dit, la CGT affirme vouloir participer activement, y compris au niveau des comités d’entreprise, à la lutte contre la hausse des prix.

La casse des entreprises

Dans le domaine de l’emploi, la CGT Poitou-Charentes voit le chômage continuer de progresser gravement. A ce sujet, elle stigmatise la casse des entreprises dans l’agro-alimentaire en Deux-Sèvres, dans l’industrie de l’ameublement en Vienne (Ranger), dans l’industrie du panneau : 500 licenciements prévus dans le groupe Rougier Océan Landex, dont 150 à Niort.

Elle annonce son intention de s’opposer partout à cette « casse » et aux démantèlements d’industries. Dans le même temps, elle veut agir pour de bons contrats de solidarité et pour que les jeunes de 16 à 18 ans puissent bénéficier des stages de formation professionnelle décidés par le ministre Rigout, avant d’obtenir un emploi.

Enfin la CGT constate que dans cette région, beaucoup de productions sont abandonnées, que l’on y importe en masse et que de grandes entreprises utilisent des matériels étrangers. A partir de ce constat, elle envisage pour le 5 octobre prochain des assises régionales pour le développement industriel et social de la région Poitou-Charentes. Ceci, dit-elle, doit la conduire à mettre le nez dans la gestion des entreprises privées ou nationalisées.

Pas question de grève ou de manifestations dans ce discours de rentrée. Pas encore en tout cas. Par contre, on perçoit très bien l’intention de la CGT de sensibiliser l’opinion sur des revendications essentielles et de mobiliser largement sur ces revendications. Si le mouvement social est fort, conclut J.-P. Jallais, il y aura des résultats !

 

 

le 14/11/2023 à 10:22

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

région, rentrée, campagne

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