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1158704/09/1982MONTMORILLON

RANGER : JOURNÉE DE LUNDI DÉTERMINANTE

La nouvelle table ronde prévue lundi dernier pour tenter de débloquer la situation de l’entreprise Ranger s'est déroulée hier matin dans un climat assez tendu sous la présidence de M. Guy Fougier, commissaire de la République pour la région Poitou-Charentes. Participaient plus spécialement aux débats les membres du comité d’entreprise accompagnés de cadres et de travailleurs, les délégués syndicaux CGT et CFDT, les représentants des repreneurs et plus précisément, M. Riou, président du directoire, M. Roques, directeur financier et M. Morel, directeur technique, un représentant de la SODECCO et le délégué général de l’Union nationale de l’Industrie française de l’ameublement, ainsi que les maires des communes concernées.

Pendant plus de trois heures les porte-parole des organisations syndicales ont précisé leurs propositions portant avant tout sur la limitation du nombre des licenciements et sur les possibilités de réemploi des personnels mis en chômage. De leur côté, les repreneurs ont signifié d’une manière très ferme les conditions indiscutables à leurs yeux pour que la Société Ranger puisse reprendre son activité.

Par ailleurs le syndic a confirmé qu’il ne pouvait plus poursuivre la direction de l’entreprise, compte tenu du niveau des fonds disponibles. Les repreneurs par la voix de M. Riou ont alors présenté les engagements qu’ils se proposaient de tenir - on en lira par ailleurs l’énumération détaillée - sous réserve que lundi matin l’accès des lieux de travail soit libre et que le respect du plan commercial, financier, et du nombre des personnels repris soit admis.

La liste des engagements atteste de quelques aménagements qui ne peuvent pas être sous-estimés même s’ils sont jugés insuffisants par le personnel et les organisations syndicales mais en raison même de l’attitude tenue hier par les représentants des repreneurs il semblerait que, tout au moins dans l’immédiat, aucun assouplissement, aucune concession supplémentaire ne puisse être attendue de leur part. Il appartient donc au personnel de se déterminer et le temps de réflexion qui lui est imparti est désormais très court.

Aussi regrettable cela puisse-t-il être, le déroulement de la journée de lundi risque d'être déterminant pour l’avenir de l’entreprise, comme pour celui de 699 salariés auxquels il est proposé de reprendre la production.

Les engagements des repreneurs

M. Riou, président du directoire, a pris les engagements suivants après discussion et négociations avec les diverses parties en présence :
1) Toutes les unités de production de Ranger SA seront maintenues.
2) Effectifs : maintenus à l’origine du projet, 685 salariés ; sont maintenus en plus, 13 cas sociaux ainsi que M. Lefort (scierie), soit un total de 699.
Par ailleurs, l’employeur s'est engagé, au cours de réunions hebdomadaires, avec les représentants du personnel, à réexaminer les cas particuliers qui pourraient apparaître.
3) Après le Salon du Meuble de janvier 1983, M. Riou fera devant cette assemblée le point des résultats commerciaux obtenus afin d’envisager, si la situation le permet, le réembauchage en priorité des ouvriers licenciés, en fonction du chiffre d’affaires calculé par rapport au personnel de production.
4) Situation de Bonneuil-Matours : après étude du cas particulier de l’usine de Bonneuil-Matours, à la demande de la municipalité et des représentants du personnel, les dispositions suivantes ont été prises :
   - maintien de l’activité à l’usine de Bonneuil avec 17 salariés ;
   - compte tenu du projet de reprise possible en février 1983 exposé par le commissaire à l’Industrialisation d’Ouest Atlantique, l’employeur s’engage à rendre disponible cet atelier, à mettre le potentiel industriel et les salariés à la disposition d’un repreneur éventuel et à former et à réembaucher des salariés licenciés en nombre égal pour compenser.
5) Dans le cadre des réunions mensuelles des comités d’établissements, l’évolution économique et financière de la société sera portée à la connaissance des représentants du personnel.
6) Dans le but d’étudier la possibilité éventuelle de création d’activités complémentaires à Chauvigny et dans le Montmorillonnais, un groupe de travail sera mis en place. De même un groupe de travail sera créé avec notamment la participation de la municipalité de Montmorillon, celle d’Ouest Atlantique et celle de repreneurs pour étudier la création éventuelle d’une industrie de quincaillerie.
7) Enfin, l’administrateur judiciaire s’est engagé à fournir au comité d’entreprise ainsi qu’aux organisations syndicales les conclusions de l’étude financière qui est effectuée actuellement sur la société Ranger par un cabinet d’expertise comptable commis par le Tribunal de Commerce de Paris.

Le maire de Montmorillon fait une proposition

Dans l’après-midi d’hier, les responsables du Comité d’entreprise sont revenus à Montmorillon et ont informé le personnel des dispositions arrêtées en indiquant notamment les plus appréciables : réembauchage de quatorze personnes supplémentaires et conservation de l’usine de Bonneuil-Matours.

Par ailleurs le maire de Montmorillon, M. Bertrand, aurait proposé - pour employer les personnels licenciés - la création à Montmorillon d’une usine de quincaillerie (fabrique de petites pièces pour fournir Ranger).

 

 

le 14/11/2023 à 10:33

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

restructuration, ameublement, reprise, pouvoirs publics, négociation

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