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Ce n’est pas sans un certain flottement et quelques hésitations que le travail a repris hier matin, dans les usines Ranger. A Montmorillon même, les salariés réembauchés (rappelons que le plan prévoit pour le moment 699 personnes plus 27 contrats de six mois) ont franchi les grilles à partir de 7 h 45.

Certains et notamment les employés de l’unité de la Trutte à Saulgé s’attardèrent un moment à l’extérieur en compagnie de ceux des licenciés qui s’étaient déplacés.

La CFDT distribuait des tracts, résumant la réunion de vendredi à la Préfecture et appelant à la reprise. La CGT par la voix de MM. Martin et Jallais tenait un rapide meeting et remettait aux employés photocopie d’une lettre adressée par l’Union des Syndicats Ouvriers au préfet, et mettant en cause « la façon dont celui-ci avait conduit les débats de vendredi pour les orienter essentiellement vers un résultat pré-établi ».

Pendant ce temps, un service d’ordre discret de la gendarmerie qui devait rester sur place toute la journée, surveillait les opérations.

Au fil de la matinée, les ateliers commençaient à fonctionner, tandis qu’à l'extérieur le « piquet d’attente » s’amenuisait. En début d’après-midi, les comités d’entreprise de Montmorillon et Chauvigny ainsi que la CGT étaient reçus par la nouvelle direction. MM. Riou et Maurel. La discussion porta sur plusieurs points : établissement de la liste exacte du personnel repris ; étude des cas sociaux (une vingtaine encore en suspens) ; confirmation du maintien des avantages acquis... Une nouvelle réunion prévue cet après-midi à 15 h 30 et à laquelle participera le syndic permettra peut-être aux salariés d’obtenir plus de précisions.

Le syndicat CGT, comme en témoigne la présence tout le long de ce lundi de ses délégués, semble avoir trouvé auprès du personnel une audience qu’il n’avait pas au début du conflit. M. Martin, secrétaire général de l’Union départementale, souligna pour sa part que les ouvriers avaient fait preuve de « sagesse » en reprenant le travail mais que beaucoup d’ambigüité subsistait : « un emploi, oui mais quel emploi ? » lança-t-il. Répondant à ceux qui auraient souhaité un vote du personnel il ajouta que cela aurait été « la pire des choses pour envenimer la situation ».

Photo : Les salariés de Ranger rassemblés au meeting lors de la reprise du travail