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La « rentrée » est difficile et les perspectives économiques et sociales ne sont pas particulièrement encourageantes dans la Vienne ; la CFDT en a fait le constat hier en conférence de presse et elle souhaite que « les travailleurs reprennent confiance en eux-mêmes et en leur force ».

« Comme nous l’avions dit au lendemain de l’accession de la gauche au pouvoir, commente le secrétaire de liaison départemental, la tentation reste grande de tout attendre des politiques. Les travailleurs doivent au contraire nous rejoindre pour être force d’action et de proposition, afin de contraindre le patronat à créer des emplois, à réduire le temps de travail, à investir, réduire les inégalités, etc... ».

Ce ne sont donc pas les tâches qui manquent, dans un contexte morose. Les responsables de la CFDT ont évoqué dans ce tour d’horizon de rentrée les principaux points de l’actualité qui mobilisent leurs énergies. Et d’abord l’emploi, qui ne connaît pas de redressement et risque encore de s’aggraver avec les difficultés de plusieurs entreprises.

Ainsi de l’entreprise De Prémonville, occupée depuis neuf mois et dont le sort est suspendu à une réunion lundi prochain, avec la crainte que le repreneur ne s’intéresse qu’à la clientèle...

Sur Châtellerault encore, c'est la fermeture d’Isba qui laisse 33 salariés sans emploi.

A propos de Ranger, qui a déjà suscité de nombreuses prises de position, la CFDT « dénonce le nombre important de licenciements » et s’efforce d’en permettre la ré-embauche. Le syndicat restera d’autant plus vigilant que « l’importance des fonds publics qui ont permis le redémarrage doit interdire au patronat d’investir dans du nouveau matériel et licencier ensuite le personnel... ».

Les Meubles de Lussac et tout récemment Couturier s’ajoutent aux préoccupations du secteur. « La mise en œuvre du plan gouvernemental sur la filière bois doit permettre un véritable sauvetage, mais les travailleurs doivent se mobiliser pour le maintien de leur emploi ».

La CFDT réaffirme que les comités locaux de l’emploi doivent constituer un outil de recherche de solutions concrètes dans un cadre plus large que celui de telle ou telle entreprise, au coup par coup.

Elle dénonce en particulier le blocage de celui de Montmorillon par le patronat et en demande la convocation rapide.

Relancer les contrats de solidarité

Dans la recherche tous azimuts du développement de l’emploi, notamment par ces comités, il faut promouvoir les contrats de solidarité. Selon la CFDT, la Vienne est particulièrement à la traîne quant au nombre de contrats signés à ce jour. Et il s’agit le plus souvent de pré-retraites qui ne font que maintenir le niveau de l’emploi.

Les collectivités locales « n’ont pas donné l’exemple », pas plus que la fonction publique ne l’a fait pour réduire le temps de travail : c’est l’instrument privilégié de la création d’emplois et la CFDT appelle ses sections à se mobiliser sur ce thème.

La CFDT s’élève également contre la rigueur annoncée en milieu hospitalier et attend toujours « la grande réforme de l’enseignement ».

En ce qui concerne le blocage des salaires, sa priorité est au maintien du pouvoir d’achat pour les moyennes catégories et au rattrapage de la perte pour les plus basses. Elle est prête à examiner la perte subie par certains hauts revenus « mais avec des garanties pour que leur participation à la solidarité permette une véritable réduction des inégalités ».

La poursuite enfin du travail d’opposition à l’implantation d’une centrale à Civaux s’ajoute aux tâches de la CFDT, qui vient de procéder à un renouvellement de ses responsables. Ainsi que nous l’avons déjà annoncé, Jean-Pierre Morisset, secrétaire régional et permanent sur la Vienne, a quitté ses responsabilités pour une mission de recherche sur l’énergie dans la région. Il est remplacé comme secrétaire régional par Pierre-Olivier Aubouin, 36 ans, jusqu’alors secrétaire de l’Union départementale des Deux-Sèvres. Et comme permanent sur la Vienne, par Michèle Bouriachon, 30 ans, jusqu’ici secrétaire médico-social à la DASS, secrétaire de sa section syndicale, membre du bureau de l’Union locale de Poitiers et du Conseil régional de la CFDT.

Photo : De gauche à droite : Michèle Bouriachon, France Joubert (secrétaire du Comité de liaison départemental) et Pierre-Olivier Aubouin