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1163206/10/1982POITIERS

ASSISES RÉGIONALES DE LA CGT « POUR UN SYNDICALISME QUI PÉNÈTRE DANS LA SURFACE DE RÉPARATION… »

Du fait de l’accession de la gauche au pouvoir, et plus encore peut-être de la régionalisation désormais engagée, il est plus que jamais question à la CGT d’un « syndicalisme nouveau », d’un rôle nouveau que les salariés et les syndicats seraient appelés à jouer « pour l’avenir de leur région et le sort de ceux qui l’habitent ». Ce syndicalisme nouveau se cherche, il n’a pas encore trouvé ses marques, mais il se dessine progressivement au fil des rencontres comme les assises régionales que la CGT organisait hier à Poitiers.

Une centaine de responsables et militants des quatre départements - secrétariats du comité régional et des unions départementales et représentants de près de cinquante entreprises ou administrations - ont réfléchi et débattu de ce qui est perçu aujourd’hui comme une « provocation » au syndicalisme.

Le cadre de cette réflexion est bien sûr celui du congrès de Lille, qui vise « une nouvelle croissance fondée sur la rentabilité sociale et nationale », celle-ci imposant à la classe ouvrière de « s’emparer par la démocratie de masse de terrains historiquement occupés par l’adversaire ». Dans l’étape actuelle, il s’agit pour la CGT « d’aider à l’intervention concrète des syndicats et des salariés à l’entreprise », sur les questions industrielles, économiques, sociales et aussi culturelles.

A partir d’une estimation des connaissances et des capacités du syndicat aujourd’hui et de ce qui se fait déjà ici et là, des premières propositions sont élaborées dans le cadre de la planification régionale. La CGT regrette à ce propos qu’il n’y ait « rien dans le projet de plan régional sur la régionalisation des nationalisations », c’est-à-dire sur les perspectives pour les sept établissements appartenant à trois groupes industriels nationalisés, qui devraient être des points d'appui.

Mais le terrain nouveau à conquérir dans l’entreprise, c’est celui de la gestion. « Sans attendre que cela vienne », les travailleurs sont appelés par exemple à intervenir sur les coûts de production et la formation des prix, sur le choix des fournitures qui doit contribuer à la « reconquête du marché intérieur », contre les « gâchis » de matières premières et de matière grise, pour que l’investissement devienne « l’un des objectifs de lutte », etc. La situation les y amène parfois dès aujourd’hui, rappelait le secrétaire régional Jean-Pierre Jallais dans son intervention d’ouverture : « Nous tenons quelquefois des entreprises à bout de bras et il faut assurer la relève d'un patronat disqualifié... ».

La CGT sait que ce n’est pas simple, que personne ne peut prévoir aujourd’hui dans le détail où cela mènera, mais elle pousse les salariés à « mettre leur nez » dans la gestion, c’est-à-dire à « entrer dans la zone des dix-huit mètres, la surface de réparation... jusqu’ici gardée par le patronat. Pourtant, elle ne croit pas au « consensus ». Elle ne croit pas non plus que les travailleurs se retrouveront dans cette zone avec une marge de manœuvre étroite face au patronat, parce qu’il s’agira de « gérer dans un champ plus large, avec des acteurs en plus grand nombre et des méthodes de direction de la lutte de classe sans doute différentes... ».

C’est dans cette perspective qu’elle s’adresse de façon plus pressante aux techniciens et aux cadres qui doivent aller dans le même sens...

 

le 14/11/2023 à 13:15

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

région, assemblée, syndicalisation, cadre

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