1165116/10/1982CHATELLERAULT
Jeudi soir, au cours d’une conférence de presse, l’Union locale CGT a tenu à dresser un bilan de la semaine d’action, qui, du 11 au 16 octobre, l’a amené à concentrer ses moyens sur le problème des salaires, l’emploi, la Sécurité sociale et les droits nouveaux des travailleurs.
- Le maintien du pouvoir d’achat pour les actifs et retraités, sur la base des accords conclus avant le 11 juin, assorti d’un relèvement pour les bas salaires est un objectif important de la CGT qui s’insurge donc à l’idée d’une baisse de ce même pouvoir d’achat et fait valoir qu’en 1981, on a enregistré une augmentation de 21,6 % des dividendes, de 35 % du profit des banques, cependant que les compagnies pétrolières accroissaient de 25 milliards leurs profits. Le porte-parole de l’UL, de citer la CPF Elf-Aquitaine et Vallourec parmi les mieux nantis, en ironisant sur « la misère des patrons ». Il indique encore, citant l’INSEE, qu’en 1981 « 48 % seulement des profits ont été réinvestis » alors que « selon les comptes de la Nation, 77 milliards de centimes ont quitté la France depuis mai 81 ». D’où, selon ses propos, urgence « à prendre l’argent là où il est pour une augmentation réelle des salaires... qui contribuerait à relancer la consommation, donc l’activité économique... ».
- La création de nouveaux emplois qui découlerait logiquement du raisonnement ci-dessus, est d’autant plus impérative aux yeux de la CGT que même en tenant compte d’un léger fléchissement pendant les huit premiers mois de 1982, du chômage, le Châtelleraudais avec un taux de 11,10 % dépasse de 2,4 % la moyenne nationale. Parmi les moyens à mettre en œuvre pour atténuer le mal, figurent les contrats de solidarité. L’Union locale déplore « l’opposition politique » de la plupart de nos grandes entreprises (Jaeger, Marchall, Hutchinson, Serfo) à la formule contrats pré-retraite, et plus encore à la formule contrat réduction du temps de travail. Elle mise beaucoup sur l’insertion des jeunes de 16-18 ans, maintenant que sont en place les structures d’accueil, mais note que « les patrons ne s’y précipitent pas là non plus ».
- En matière de sécurité sociale, la CGT prend acte de l’amendement relatif aux pré-retraites, affirme son opposition au forfait hôtelier dans les hôpitaux (comme susceptible de limiter l’accès aux soins), elle apprécie la taxation sur la publicité relative aux produits pharmaceutiques, mais proteste contre les aménagements dont est l’objet, selon elle, le patronat eu égard « aux dettes qu’il a accumulées envers la Sécurité sociale ». Elle considérait comme moral que « les dégâts causés par lui, soient réparés ».
- Les droits nouveaux conférés aux travailleurs par la loi Auroux, la CGT va les exercer pleinement. Elle entend intervenir dans la gestion économique « pour exiger la transparence au niveau des comités d’entreprises et faire la vérité sur les prix dès le stade de la formation, afin de révéler le gâchis et de dénoncer le refus d’investir le cas échéant »
L’Union locale, au cours de cette semaine, a rencontré le député qui a fait état d’amendements possibles sur le projet Sécurité sociale, et M. Timowsky, secrétaire de l’Union patronale dont l’attitude lui est apparue « négative sur tous les points ».
Elle se déclare déterminée à poursuivre la lutte notamment en ce qui concerne le maintien du pouvoir d’achat.
le 14/11/2023 à 17:48
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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