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Chez Jaeger, il ressort des propos de la responsable de section, Mlle J. Lecomte, que les pendules de bord (activité traditionnelle) ne sont peut-être pas tout à fait à l’heure du changement. D’abord, le personnel inquiet d’un changement de structure au sein du groupe, se sentant balloté entre Matra et VDO (groupe allemand) qui détiennent chacun 25,5 % des actions, se pose des questions sur la stratégie industrielle, le créneau qui sera réservé à Jaeger et les répercussions qui en résulteront sur le plan social.

Deux points sont dénoncés :

1°) Un blocage excessif qui se traduit par une augmentation de 3 % des salaires en dix mois avec comme circonstances aggravantes le fait que de nombreuses ouvrières aient une rémunération inférieure à 3.600 F et que d’autres (amenées à faire grève jeudi matin) soient sous-qualifiées par rapport à leur travail effectif.

2°) Réticences de la direction à appliquer les mesures gouvernementales en ce qui concerne les intérimaires (20 actuellement), les contrats de solidarité (28 salariés pourraient en bénéficier, et laisser la place à autant de chômeurs), l’insertion des jeunes de 16 à 18 ans (la direction faisant valoir qu’elle n'a besoin que de personnel qualifié).

Enfin, la CGT menant campagne sur le thème « produisons français », observe que Jaeger produit en sous-traitance pour la firme Matra, un relais étanche, très concurrentiel sur le marché et susceptible de trouver un intéressant débouché aux PTT (5 millions d'unités par an). Elle estime qu’au moment où cet équipement va être produit en grande série, une négociation doit être menée pour contraindre la firme allemande RAPA, à abandonner à Jaeger cette fabrication. « Soixante emplois pourraient être ainsi créés » déclare la CGT qui va entreprendre sans tarder une démarche à ce sujet près du ministère de l’Industrie.