« Retour

0115929/04/1920POITIERS

LA CONFÉRENCE DE LA CGT

Environ 300 personnes, hommes et femmes, assistaient hier à la conférence organisée par la CGT dans l'ancienne chapelle du Séminaire.

Le bureau fut ainsi constitué : Président. M. Ribière des cheminots ; assesseurs, MM. Saurin des fonctionnaires municipaux et Gergeon des ouvriers des lignes télégraphiques ; secrétaire, M. Morange.

Le camarade Audinet, secrétaire de la Bourse du Travail, prononça une courte allocution et présenta la défense de la loi de 8 heures. Les attaques dont cette loi fait l'objet ne l'étonnent pas lui, vieux militant syndicaliste, ce sont toujours les mêmes polémiques qui se renouvellent à chaque amélioration du sort des travailleurs. Les syndicalistes ont a cœur de produire mais ils ne laisseront jamais toucher à la loi de 8 heures et, pour attirer la production, ils sauront, dans le cadre de la loi de 8 heures, imposer aux capitalistes les nouvelles méthodes, la réorganisation économique, qui s'imposent (applaudissements).

Le camarade Cassin, secrétaire de l'Union des syndicats de la Loire inférieure, délégué de la CGT, a ensuite la parole. En ce qui concerne la loi de 8 heures il se contentera d'ajouter aux explications de M. Audinet le témoignage de M. Pinvin, directeur du chantier de la Loire à Nantes, qui lui a affirmé que la loi de 8 heures n'avait pas diminué la production dans son établissement.

L'orateur va exposer les mobiles, autres que la loi de 8 heures, pour lesquels la CGT a déclenché un mouvement de grève de 24 heures le jour du 1er mai. La classe ouvrière doit, dit-il, ce jour-là, par une imposante manifestation, faire comprendre au gouvernement et au parlement qu'elles sont ses revendications, les buts qu'elle veut atteindre.

La classe ouvrière ne veut pas des lois de « répression » dirigée contre son libre exercice du droit syndical, elle refuse l'arbitrage obligatoire qui, appliqué en Nouvelle Zélande et en Australie, n'a eu pour effet que de multiplier les grèves.

Les syndicalistes exigent une amnistie pleine et entière et la paix dans les soviets.

Enfin le but principal est la transformation de la vie économique et sociale par la nationalisation des moyens de production et d'échange. Il ne s'agit pas de l'étatisation mais de la « nationalisation industrialisée ».

Quelques jeunes étudiants posèrent des questions à l'orateur mais devant l'hostilité de la salle ils durent cesser la controverse. Et « pour ne pas permettre aux fils de bourgeois de faire tourner la conférence en eau de boudin » le camarade Cassin proposa le vote d’un ordre du jour par lequel les syndicalistes présents s'engageaient à chômer le 1er mai pour obtenir la socialisation des services publics.

 

 

le 15/05/2020 à 17:02

Source : L'Avenir de la Vienne

bourse du travail, CGT, meeting

« Retour

Espace Militants v0.3 - UD CGT 86 - http://cgt-ud86.org

Site UD 86 - Espace militants - Espace formation