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Changement d’adresse – Le confrère A. Jobard, secrétaire de la 112^e section, prévient les sections que dorénavant les correspondances devront lui être adressées , Restaurant Parisien, rue de l’Éperon, 1.

Le samedi 10 février nous avions le plaisir de recevoir dans notre ville la visite du confrère Clavel, Délégué du Comité central, en tournée de propagande dans la région. Cette journée lui était retenue par notre camarade, le dévoué secrétaire général de la Bourse du Travail qui, à l’occasion de la fête de solidarité qui était organisée dans les salons de l’Hôtel de ville,l’avait invité à faire une conférence sur « les revendications ouvrières ». Le confrère Clavel accepta d’autant mieux que le sujet à traiter lui était familier.

C’est donc devant environ deux mille personnes qu’il a fait sa conférence qui lui valu des applaudissements.

Le lendemain dimanche, à 2 heures, dans la salle des Orphéons, la 112^e section avait convoqué toutes les corporations (syndiqués, non syndiqués, compositrices) et c’est avec plaisir que nous avons constaté que presque tous y étaient présents.

Devant cette nombreuse assistance, le confrère Chapron, qui a bien voulu accepter la présidence, déclare qu’au nom des membres du Bureau, il tient à les remercier de l’empressement qu’ils ont mis à répondre à notre appel. Plus particulièrement il adresse ses félicitations aux camarades ouvrières qui, les premières, se débarrassant des préjugés qui les tenaient éloignées de nous, sont venues prendre part aux discussions des intérêts de la corporation.

Il fut un temps où le syndicat typographique de Poitiers ne fonctionnait pas très bien, mais depuis quelques années il a su prendre le dessus et aujourd’hui un grand nombre y ont adhéré et sont militants. Si vous tenez encore, camarades non-syndiqués à le voir plus vigoureux, ça ne dépend que de vous.

Après avoir recommandé la plus grande attention sur la causerie que le confrère Clavel va leur faire, il déclare que l’orateur sera volontiers à la disposition de ceux qui auraient des points obscurs à éclaircir et leur donnera de plus amples explications.

Le confrère Clavel a la parole et c’est dans une causerie pleine de clarté qu’il a exposé les diverses décisions prises au Congrès de Lyon et la nécessité de leur application le plus rapidement possible.

Après avoir longuement développé la journée de neuf heures, il dit que cette réforme s’impose de plus en plus par suite du chômage intense résultant du machinisme qui sévit sur notre industrie et il termine en disant que c’est avec l’entente et la solidarité que l’on triomphera dans les revendications formulées ; il fait ensuite appel aux non-syndiqués présents et invite les femmes à se constituer en syndicat et engage la section à continuer sa propagande – Le confrère Clavel a été très applaudi.

A la suite de cette conférence, l’ordre du jour suivant a été voté :

« Les travailleurs du Livre de Poitiers, réunis le dimanche 11 février, salle des Orphéons, après avoir entendu et remercié le camarade Clavel, reconnaissant l’utilité de l’application de la journée de 9 heures, s’engagent à poursuivre sa réalisation par le groupement de toutes les forces prolétariennes de l’industrie du Livre ».

Le lendemain lundi, accompagné du secrétaire de la 112^e section, ils se rendait auprès des maîtres imprimeurs pour les entretenir de la journée de neuf heures. Malgré qu’ils se soient montrés réservés, il y a, malgré tout, lieu de croire que cette importante question de la réduction des heures de travail soit solutionnée sans en arriver à des moyens extrême. En tout cas, nous sommes décidés à ne rien négliger pour obtenir la journée de neuf heures.

La conférence du confrère Clavel a porté ses fruits. Nous avons le plaisir d’enregistrer dix nouvelles adhésions et nous sommes persuadés que les hésitants viendront quand même se rallier à nous.

A. J.