« Retour

1175810/12/1982POITIERS

LES RÉSULTATS DÉFINITIFS DES PRUD’HOMALES

A l’image de la France entière, des fluctuations qui doivent beaucoup à la situation politique

On trouvera ci-dessous les résultats officiels des élections pour le Conseil de Prud’hommes de Poitiers et en chronique châtelleraudaise ceux du Conseil de Châtellerault. Si on totalise ces résultats chez les salariés, on observe une confirmation de ce que nous avancions hier d’abord pour la participation : avec 63,69 % de votants, on n’a pas atteint la belle participation de 1979, malgré une intense campagne de sensibilisation. De sorte que, malgré une augmentation du nombre d’inscrits, on n’enregistre pas plus de trois mille votants de plus qu’il y a trois ans.

Les scores des différentes organisations syndicales et leur évolution est assez semblable dans le département à ce qu’elle est pour la France entière. C’est un élément qui pourrait confirmer la grande « politisation » de ce scrutin dont il est question plus loin.

En effet, pour l’ensemble du département, le partage des voix est le suivant :
Inscrits : 76.427.
Votants : 48.680 (63,69 %).
Exprimés : 46.286.
CFDT : 11.415 (24,66 %). CGC : 4.034 (8,72 %). FO : 10.225 (22,09 %). CGT : 16.505 (35,66 %). CFTC : 3.610 (7,8 %). FGSOA : 497 (1 %).

En nombre de voix et par rapport à 1979, la CGT perd 1.500 voix, la CFDT en gagne 700, FO en gagne un peu plus de 2.000 et la CFTC près d’un millier. L’évolution est moins significative pour la CGC qui n’était présente que dans deux sections il y a trois ans et presque partout cette fois.

Les pourcentages qui mesurent l’influence respective de ces organisations ont évolué de manière sensible, mais moins que beaucoup ne le prévoyaient, la CGT perd ainsi 5,31 % sur le département (3,5 % sur la zone du Conseil de Châtellerault mais plus de 6 % sur le Conseil de Poitiers). La CFDT modifie à peine son résultat puisqu’elle ne progresse que de 0,32 %. Elle conserve une marge d’avance sur Force Ouvrière qui franchit allègrement la barre des 20 % en gagnant 3,57 % depuis 1979. La CFTC gagne pour sa part 1,58 %.

Dans l’encadrement seul, la CGC qui réalisait 40 % des voix il y a trois ans, frise maintenant les 45 %. Dans les autres sections son résultat varie de 5 à 10 % des suffrages exprimés.

Réactions

Avant hier soir et hier encore dans toute la journée, une grande effervescence régnait dans les états-majors syndicaux : exactement comme un soir d’élections politiques en d’autres lieux, on regardait à la loupe l’évolution des voix dans les divers secteurs professionnels ou géographiques, en cherchant des explications. On se gardera bien d’aller voir trop loin ici dans l’analyse, en laissant à chacun le soin de faire dire aux chiffres ce qui s'est passé...

Bien des facteurs interviennent très certainement, en effet, dans le choix des électeurs, certains appartenant à des situations locales et d’autres relevant du contexte général : L’image de chaque organisation et ses prises de position depuis le changement de gouvernement ont sans aucun doute joué un rôle important ; il n’y a pas de divergences sur ce point.

La CGT, qui « encaisse » un tassement que d’aucuns prévoyaient plus importants encore, estime qu’il n'y a pas lieu « d’exagérer cette fluctuation ». En faisant observer qu’elle reste d’assez loin le premier syndicat, elle attribue son recul à la situation politique : « La progression d’organisations qui ont toujours été complaisantes avec le patronat et les gouvernements de droite... exprime l’insatisfaction d’un grand nombre de travailleurs. En ce sens, elle confirme le bien-fondé des critiques et des mises en garde de la CGT sur les questions urgentes... ».

Selon la CGT toujours, les partis de droite ont exploité ces fautes du gouvernement en appelant à voter pour les organisations qui agissent comme forces d’opposition.

Le fait que la CFDT ne récupère rien des voix perdues par la CGT signifierait que « les travailleurs aspirent à de vraies réformes plutôt qu’au partage et à la solidarité prônes par certains ».

A la CFDT, l’atmosphère n’était pas particulièrement réjouie. On se satisfait du résultat, mais beaucoup attendaient une franche progression. « Elle est venue dans les secteurs où nous avons mené des actions récentes et où nous nous sommes organisés comme Montmorillon et Chauvigny. Ce qui montre que notre langage est compris... ».

L’évolution générale du rapport des forces, en première analyse, est expliquée à la CFDT comme « une montée des corporatismes et de l’apolitisme : le vote a été très politique et les réactions aux orientations nationales se sont exprimées en fonction de ce que les gens pensent des syndicats. Malheureusement, ces électeurs là ne les connaissent qu’à travers l’image qu’en donnent les médias, pas pour ce qu’ils font sur le terrain... ».

C’est une analyse qui n’est pas partagée par Force Ouvrière. On ne nie pas ici le rôle important de la politique, mais FO se situe « à la charnière » des clivages politiques et pour cette raison ne pense pas avoir rallié les mécontents : « Plutôt les gens modestes, qu’on entend jamais, mais qui n’apprécient pas les promesses éternelles et qui ont été sensibles au travail fait ces derniers temps par FO ». La bonne place obtenue dans la Vienne, meilleure qu’au plan national, est ainsi attribuée avant tout au renforcement récents des moyens du syndicat.

Pour FO, les Prud’homales doivent avoir des conséquences au niveau des pouvoirs publics : « les amener à traiter dorénavant avec tous les syndicats et non pas tenir compte de deux confédérations... ».

Chez les employeurs
.../…

Le Conseil de Poitiers
.../…

Collège salariés

Industrie. - I. 21.981 ; V. 14.936 ; E. 14.156.
CFDT, 3.214, 2 élus ; CGC 963 ; FO, 3.181, 2 élus ; CGT 6.047, 3 élus ; CFTC, 751.

Commerce. - I. 14.466 ; V. 8.018 ; E. 7.627.
CFDT, 1.732, 1 élu ; CGC, 643 ; FO, 2.155, 2 élus ; CGT, 2.410, 2 élus ; CFTC 687.

Agriculture. - I. 3.932 ; V. 2.614 ; E. 2.485.
CFDT, 795, 2 élus ; CGC, 135 ; FO, 514, 1 élu ; CGT, 586. 1 élu ; CFTC, 148 ; FGSOA 307.

Activités diverses. - I. 8.639 ; V. 4.404 ; E. 4.152.
CFDT, 1.220, 2 élus ; FO, 1.214, 1 élu ; CGT, 1.116, 1 élu ; CFTC 602.

Encadrement. - I. 4.555 ; V. 2.802 ; E. 2.714.
CFDT, 492, 1 élu ; CGC, 1.148, 2 élus ; FO, 411, 1 élu ; CGT, 326 ; CFTC, 286 ; FGSOA, 51.

Au total huit sièges CFDT (+2), deux CGC (sans changement), sept FO (+3) , sept CGT (-1).

Le nombre de sièges à répartir est passé de 20 à 24 de 1979 à 1982.

 

 

le 23/11/2023 à 15:15

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

élection, résultats

« Retour

Espace Militants v0.3 - UD CGT 86 - http://cgt-ud86.org

Site UD 86 - Espace militants - Espace formation