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1176415/12/1982POITIERS

CFDT DES HÔPITAUX PUBLICS POITOU-CHARENTES

« On travaille parfois à la limite de la sécurité »

Les sections CFDT des hôpitaux publics de Poitou-Charentes ont entrepris une campagne de sensibilisation du grand public au problème de l’insuffisance des effectifs. Mais plutôt que de le faire établissement par établissement, « ce qui amène à se regarder en concurrents devant la répartition d’une enveloppe », la CFDT a organisé une coordination régionale. Au-delà, elle souhaite susciter une action de sa Fédération santé toute entière et de la Confédération elle-même : « La CFDT doit retrouver son esprit critique et l’exercer à l’égard du Gouvernement pour une autre politique de santé... ».

Cette autre politique passe par le problème des effectifs, qui est comme la clé de voûte de tout le système.

Or, le ministre ne tient pas tout ce que les travailleurs de la santé attendaient de lui, loin s’en faut. Ainsi, en Poitou-Charentes, 1.300 postes supplémentaires avaient été demandés par les conseils d’administration des hôpitaux eux-mêmes ; environ 250 seulement ont été accordés (plus 127 élèves en psychiatrie, qui seront opérationnels dans deux ans). Si on tient compte du fait que certains de ces postes venaient en compensation du passage aux 39 heures et que d’autres se traduisent par la titularisation d’auxiliaires en exercice, « il n’y a pratiquement pas d’emplois nouveaux », conclut la CFDT.

L’avenir immédiat n’incite guère à l’optimisme. Les 4.000 postes prévus en janvier pour la France entière se traduiront par quelque chose comme quatre personnes de plus sur un hôpital de 1.200 agents... Quant aux 4 000 prévus en juillet, ils ne seront créés que si les dépenses hospitalières diminuent suffisamment...

Certes, « l’hôpital public reste le lieu de soins privilégié, admet la CFDT, et des textes intéressants sont sortis depuis le 10 mai, mais ce sont pour l’instant comme des verres vides et les discours ministériels sont parfois contredits par les circulaires... ».`Les nouveaux droits syndicaux ne peuvent être appliqués faute de personnel, le personnel n’a plus le choix de ses congés, quand il peut les prendre, « et plus grave encore pour la qualité des soins compte tenu de l’évolution permanente de techniques, il se trouve privé du congé-formation et de la formation permanente ».

Non seulement, souligne le syndicat, on est loin de pouvoir appliquer les bonnes intentions parfois anciennes (comme la « sectorisation » en matière psychiatrique, ou la prévention dont les moyens restent ridicules), mais « on travaille souvent à la limite de la sécurité dans de nombreux services : une infirmière aux urgences à Jonzac et aucune la nuit, un service de nuit de 11 h 30 à l’hôpital d’Angoulême, de un à trois mois d’attente pour un rendez-vous en scintigraphie à Poitiers. Et tandis que les établissements sont souvent modernes et dotés d’un matériel perfectionné, il faut quelquefois, faute de personnel toujours diriger les malades vers d’autres villes, voire fermer des services pendant les congés (comme la scintigraphie et l’IVG en août à Poitiers) ».

La CFDT alerte donc les salariés et le public, elle fait circuler des cartes-pétitions adressées au ministère, dont un millier sont déjà signées et elle n’exclut pas le recours à des actions plus dures, si possible dans l’unité syndicale, si rien ne s’arrange...

 

 

le 23/11/2023 à 15:42

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

hospitaliers, emploi, région

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