1178814/01/1983CHATELLERAULT
Réunion du comité central Fenwick le 19 janvier. A l’ordre du jour « projet de licenciement collectif d’ordre économique portant sur 230 emplois, dont 38 pour l’usine de Châtellerault (1).
Pièces jointes à la convocation : un bilan économique de la société et les quatre options de reprise : Fenwick seul (mais avec l’aide des pouvoirs publics), OTIS, société américaine principal actionnaire du fabricant de chariots Matra-Saxby, Lancerboss et enfin la solution qui a la préférence du CIRI (Comité Interministériel de Restructuration économique) à savoir Balkancar, dont le taux de participation, même s’il doit rester minoritaire, n’est pas encore défini.
Nous transmettant ces diverses informations, la CFDT se pose des questions dans un communiqué : « Un plan de licenciement avant la reprise par un partenaire... cela laisse des doutes sur l’avenir des emplois restants », d’autant que le plan social d’accompagnement (reclassement ANPE et entreprise) prenne l’allure d’une « parodie » dans le contexte actuel... est-il dit, en substance.
Une mise en garde est adressée aux pouvoirs publics et plus précisément à Mme Cresson : « Si les licenciements se font, ce sera une lourde responsabilité ». En tout cas, dit la CFDT « nous défendrons l’intérêt des travailleurs ; nous ne pouvons pas accepter cette restructuration qui n’apporte aucune garantie sérieuse pour ceux qui resteront et un plan qui ne comporte aucune compensation sociale... Ce n’est pas à nous de cautionner une gestion capitaliste surtout avec un gouvernement de gauche qui devrait maintenir les emplois » (cf les propos de M. Mauroy).
Se déclarant prêts à passer à l’action, les syndiqués CFDT vont effectuer des démarches auprès de l’inspecteur du Travail, de l’ANPE, des pouvoirs publics. « Ils demandent l’effort de tous pour sauver les emplois à Cenon et l’avenir de la société, car les problèmes rencontrés sont plus le signe d’une mauvaise gestion que la conséquence d’une cause économique ».
Lettre à M. Chevènement
On nous signale par ailleurs que l’intersyndicale du groupe Fenwick vient d’adresser une lettre à M. Chevènement ministre de l’Industrie pour protester contre la procédure consistant à licencier « alors que le partenaire n’est pas encore confirmé, pour souligner que cette attitude des pouvoirs publics est et en contradiction avec de qui avait été prévu lors de la dernière entrevue au ministère. Par ailleurs, l’intersyndicale demande à prendre connaissance du dossier pour savoir « sur quels éléments s’est basée la direction de Fenwick pour annoncer les licenciements ».
(1) D’une conversation avec un membre de la direction nous avons retenu que selon toute vraisemblance, le choc des 38 licenciements pourrait être amorti par 12 propositions de retraites dans le cadre d’un contrat de solidarité. « Des précisions seront données – nous a-t-on indiqué – au niveau du comité d’établissement ».
En ce qui concerne la procédure de licenciement, elle fait partie du plan de restructuration Fenwick que Balkancar, le partenaire privilégié des pouvoirs publics, serait prêt semble-t-il à adopter.
le 28/11/2023 à 19:34
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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