1179626/01/1983POITIERS
Réuni hier à l’hôtel de ville sous la présidence de M. Santrot, le Comité Local pour l’emploi de Poitiers s’en est tenu une nouvelle fois à un échange, et même un simple enregistrement d’informations pour ses membres (représentants des employeurs, de CGT, CFTC et CGC, MM. Pensec et Giret en tant qu’élus, et des représentants de l’ANPE, de la direction du Travail et de la CCI). Les employeurs se refusant à traiter des cas d’entreprises en particulier, le comité n’a toujours pas trouvé d’initiative ni de « piste d’action » lui permettant de déboucher sur des propositions concrètes. Tout le monde ne s’y résigne pas cependant, et il n’est pas exclu que dans les mois qui viennent, à la lumière peut-être de ce qui se fait ailleurs, son travail prenne un tour plus constructif.
Le comité se réunira maintenant le 22 avril, et en matière d’information fera le point sur les stages en faveur des jeunes et les actions pour les chômeurs de longue durée ; il se penchera sur les statistiques par commune issues du dernier recensement.
Hier, le comité a constaté une recrudescence fin 1982 des licenciements pour motif économique, en particulier dans le bâtiment et le commerce, alors qu’ils avaient tendance à se stabiliser. Pour l’ensemble de l’année, le nombre de ces licenciements frise les 2.500 dans la Vienne (dont 732 pour le bâtiment).
Pour l’ensemble du département également et au 31 décembre, 163 contrats de solidarité préretraite-démission étaient signés, concernant 789 bénéficiaires potentiels (dont 343 sur le « bassin » de Poitiers). Les bénéficiaires réels, ayant quitté leur entreprise, sont au nombre de 178, et leur départ a pour l’instant entraîné 104 embauches. Le total des départs sera probablement inférieur au nombre escompté, certains signataires étant revenus sur leur décision. Quelques contrats restent en préparation, mais encore aucun reposant sur la réduction du temps de travail.
Mais l’essentiel de la réunion d’hier a été consacré à une communication sur les retombées du projet de Civaux, par M. Caillat, coordonnateur « grand chantier ».
Dans l’état actuel des prévisions d’EDF, rappelons que le chantier commencerait après la déclaration d’utilité publique attendue en juillet prochain (il pourrait y avoir deux ou trois appels d’offres d’ici là). Les deux premières années seraient consacrées aux « travaux d'approche », qui mobiliseraient au maximum 400 salariés dont assez peu d’emplois locaux sinon des manœuvres. Pour l’accueil, il n’y aurait à réaliser d’ici fin 84 que deux ou trois lotissements. Les travaux de génie civil viendront ensuite, avec 1.400 emplois dont une proportion espérée de 70 à 80 % de locaux (appartenant à des entreprises situées dans un rayon d’une cinquantaine de kilomètres). La partie électro-mécanique ne serait assurée qu’à 30 p par des « locaux », sur 1.900 emplois au total.
L’effectif maximum sur le chantier serait de 2.500 salariés fin 1989 - début 90, et le maximum des emplois locaux serait de 1.100 à 1.200. Des incertitudes demeurent dans la mesure où actuellement le ralentissement du programme français amène les grandes entreprises à répartir leur effectif sur un plus grand nombre de chantiers. Un programme de formation de la main d’œuvre locale, en cours d’élaboration depuis des mois, doit être arrêté au printemps.
S’il est utile que le comité se tienne informé de l’évolution du programme, aucune intervention n’a été jugée nécessaire dans ce domaine.
le 29/11/2023 à 09:47
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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