1179726/01/1983CHATELLERAULT
Le comité local pour l’emploi fonctionne depuis un an. La CFDT l’avait appelé de ses vœux. Elle compare résultats et objectifs, dans une analyse sans complaisance que voici :
« Voici un an que le CLE du Châtelleraudais est en place ; mise en place pour laquelle la CFDT locale a contribué énormément puisque ce comité correspondait à l’une de ses revendications. L’objet n'est pas ici de dresser le bilan détaillé (finalement maigre) des actions du comité, mais plutôt d’en donner la physionomie générale et de rappeler les moyens nécessaires à son bon fonctionnement.
La situation actuelle du comité est déplorable et ne correspond en rien à l’esprit défini initialement dans les circulaires ministérielles rédigées à cet effet, et encore moins aux objectifs que s’étaient donnés la CFDT.
Le contenu des réunions s’en tient à l’examen régulier des chiffres sur l’emploi et les contrats de solidarité, donnés respectivement par l’ANPE et l’inspection du Travail, et de la mise en place non moins importante des stages jeunes.
La réticence patronale à la popularisation de toutes les initiatives gouvernementales tendant à favoriser une amélioration de l’emploi (aides financières à l’investissement, à la création d’entreprises et d’emploi, contrats de solidarité, etc.) caractérise cette composante. Ceci confirme le manque d’appréhension d’une réelle politique économique à long terme et décentralisée. Elle va jusqu’à menacer de quitter le comité si les organisations syndicales insistent sur l’énumération et l’appréciation des difficultés de tous ordres, rencontrées dans les entreprises...
Les élus de la majorité non exempts de critiques
« ...Les sièges vides sont de plus en plus nombreux du côté du patronat et des élus locaux : côté patronal, nous pensons qu’il s’agit là d’une tactique de pourrissement conforme à leurs idées et intentions vis-à-vis du comité ; côté élus, ceux de l’opposition critiquent maintenant la situation actuelle du chômage, mais qu’ils ont développée à leur époque ; ceux de la majorité, les moins assidus, manquent indéniablement d’initiative et de propositions. Le jugement que nous faisons là se trouve vérifié concrètement en dehors du comité et démontre une incapacité à s’opposer aux pressions patronales, au détriment des salariés des entreprises.
« Au cours de cette année d’existence du comité, la CFDT a su apporter des propositions qui ont été reprises ou non par le comité, entre autres :
- étude locale en vue de la création d’un système le mieux adapté possible de transport collectif interurbain desservant les zones industrielles en même temps que les écoles et le centre-ville ;
- incitation aux travaux et de demande de subventions à l’agence pour la maîtrise de l’énergie pour la réfection et l’isolation des HLM ;
- installation d’une permanence pleine des ASSEDIC à Châtellerault ;
- réunion du comité avec les ministères du Plan et de l’Industrie dans le but d’engendrer des mesures spécifiques à l'emploi dans notre région ;
- incitation à la réduction du temps de travail dans les entreprises afin de dégager des emplois.
Au manque de vie et de dynamisme du comité, on peut déjà attribuer une cause importante : le manque de moyens matériels à sa disposition. Nous attendons toujours que le SIVOM s’engage à rémunérer le secrétariat du comité. Les représentants salariés ne sont pas rémunérés et ne disposent pas de temps pour travailler au sein du comité.
Mais encore faut-il qu’en plus de ces moyens pratiques, le comité ait dans son intégralité la volonté d’un fonctionnement à sa mesure et qui puisse répondre aux objectifs initiaux des comités locaux de l’Emploi.
Nous sommes bien loin, au comité de Châtellerault, d’avoir tous le souci unanime de solutionner totalement les problèmes de l’emploi, de la formation, de l’environnement. Beaucoup d’enjeux politiques, sociaux et financiers contradictoires font obstacle. La force syndicale, elle seule, peut y remédier ».
le 29/11/2023 à 09:50
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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