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1180804/02/1983CHATELLERAULT

CHEZ JAEGER : LES CONTRE-PROPOSITIONS DU COMITÉ D’ENTREPRISE OPPOSÉ AUX LICENCIEMENTS

En décembre, confronté à un déficit de 55 à 60 millions de francs portant sur deux exercices consécutifs, la direction du groupe Jaeger dont les charges financières représentaient 7,6 % de la société et 17,5 % de la masse salariale adoptait un plan destiné à assainir la situation.

Deux séries de mesures y figuraient, les unes visant à débarrasser le groupe de ses activités non spécifiques - c’est-à-dire n’ayant pas de rapport direct avec l’industrie automobile ou avec l’aviation -, les autres tendant à alléger l’effectif : 278 licenciements étaient annoncés au niveau du groupe et 55 pour l’usine de Châtellerault (avec respectivement 205 et 39 départs au titre du FNE)...

Réunis pour donner son avis, le comité central demandait à bénéficier du délai légal de 2 mois et constituait une commission économique pour analyser la situation. Mercredi à Levallois cette commission qui s’était associée des experts a remis son rapport. Elle ne nie pas les difficultés financières actuelles.

Elle y voit « le résultat des erreurs ou hésitations des gestions antérieures ».

Partant de là, estimant que le plan de charge 83 est globalement satisfaisant et que la réalité économique n’est pas spécialement défavorable, elle pense que les actionnaires (« auxquels incombe la responsabilité des gestions défectueuses ») se doivent d’apporter les fonds requis pour que les charges héritées des dernières années, n’entravent pas l’essor de l’entreprise.

Par ailleurs, la commission postule un plan industriel cohérent, avec (sous la forme d’aides ou de prêts bonifiés) une intervention de l’État. Car, en définitive, il s’agit d’assurer à l’entreprise un développement dans le cadre des évolutions technologiques souhaitées précisément par le ministère de la Recherche et de l’Industrie...

Les trois syndicats (CFDT, CGT, et cadres) de l’entreprise entendent élaborer un contre-projet adapté à Châtellerault. Dans ce document, ils s’opposeront aux licenciements (autres que volontaires par le truchement du FNE).

Ils s’attacheront à démontrer que la formule est coûteuse (le dégraissage intervenu depuis 1980 et portant sur 395 emplois a coûté 3,5 millions de francs) et inopérante - « la preuve, la situation s’est aggravée ». Enfin, ils feront ressortir l’incohérence d’une politique d’entreprise qui a recours simultanément aux licenciements, aux heures supplémentaires et aux intérimaires (on en dénombre 21).

Un projet qui sera présent à deux ministères

Ce contre-projet fait au niveau de l’entreprise sera présente à la direction et à l’inspecteur du Travail, cependant que ses auteurs pensent pouvoir aller le défendre aux ministères de l’Emploi et de l’Industrie.

Les différents points qui nous ont été exposés par les représentants des trois syndicats - problème de gestion financière, responsabilité incombant aux actionnaires (Matra et VDO), nécessité d’élaborer un plan industriel cohérent adapté aux perspectives du marché et tirant parti des mutations technologiques (ainsi que des dispositions les favorisant, tels que contrats de solidarité et formation professionnelle), mesures de licenciement coûteuses et inopérantes, intervention des actionnaires et de l’État – ont été repris dans une motion adoptée hier en début de l’après-midi au cours d’une réunion d’information réunissant l’ensemble du personnel.

 

 

le 29/11/2023 à 10:29

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

restructuration, groupe, automobile, licenciement, pouvoirs publics

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